La bête et Bethany de Jack Meggitt-Phillips et Isabelle Follath
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La bête et Bethany de Jack Meggitt-Phillips et Isabelle Follath

Merci à Page Turners et Bayard Jeunesse pour l’envoi de ce roman.

Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un roman jeunesse drôle, parfois un peu triste mais toujours farfelu : La bête et Bethany de Jack Meggitt-Phillips et Isabelle Follath.

La bête et Bethany s’adresse à un public dès 10 ans (et s’apprécie tout aussi bien pour les plus grands). Lorsque l’on me l’a proposé, il était décrit ainsi :

« Comme chez Roald Dahl, un savoureux cocktail de drôlerie, de délicatesse et de frissons pour une histoire qui aborde avec légèreté́ des thèmes importants, comme la solitude, la solidarité́ et la peur de la mort.« 

Une description tout à fait juste qui correspond à l’esprit du roman. On retrouve le côté extravagant et humoristique des textes de Roald Dahl dans cette aventure qui rappelle son style mais dont les illustrations de Isabelle Follath, avec son univers graphique propre, permettent de se démarquer.

Le résumé

Ebenezer mène depuis 511 ans une vie de rêve grâce à un monstre hideux, capricieux mais magique qu’il nourrit dans son grenier. Un jour, la bête réclame un repas… original : un enfant. Ebenezer est très contrarié. Pour soulager sa conscience, il part à la recherche de l’enfant le plus détestable possible. Et il trouve Bethany. Mais le plan d’Ebenezer comporte deux failles. Bethany n’a pas l’intention de se laisser faire et ils ont, tous les deux, le cœur plus tendre qu’ils ne l’auraient cru.

~ Retour sur cette lecture ~

Un imaginaire fantasque

Dès la première page, on sait qu’on va rire de ce récit. L’imaginaire presque enfantin et la plume délicieusement fantasque de Jack Meggitt-Phillips nous plongent au cœur d’un Londres original où se côtoient des personnages aussi drôles que caricaturaux.

L’oisellerie colorée qui sert de décor à la première scène de roman donne le ton. Ebenezer, blasé, fait la queue derrière une petite fille au caractère bien trempé qui veut s’acheter un animal de compagnie, une grenouille ou un ours polaire. Le vendeur lui explique alors que le magasin de panthères et d’ours polaires est au bout de la rue et que le marché aux grenouilles n’est ouvert que le mercredi.

Les lieux comme les personnages portent cette marque douce qui rappelle l’imaginaire d’un enfant, avec un mélange d’innocence et d’originalité très sympathique à lire à tout âge.

La bête et Bethany de Jack Meggitt-Phillips et Isabelle Follath

Des sujets bien choisis

Comme l’indique la description en introduction, l’histoire de La bête et Bethany est aussi prétexte à aborder des sujets profonds, et à susciter une réflexion chez le lecteur.

L’égoïsme, déjà. Ebenezer, du moins au début du roman, est l’incarnation même de l’égoïsme : en échange de biens matériels et d’une prolongation de sa vie, il n’hésite pas à sacrifier non seulement des œuvres ou objets anciens, mais également des êtres vivants. Comme il le dit si bien à Bethany :

« J’ai dit adieu à Lord Sushi et je l’ai enfourné dans la grande gueule de la bête. J’aimais bien ce chat, mais moins que moi. Je n’allais tout de même pas laisser la vieillesse m’attaquer pour sauver la peau d’un animal ! »

Jack Meggitt-Phillips, La bête et Bethany

Mais notre égoïste héros va se découvrir un sens moral et de la compassion, et on a donc le droit à une réflexion intéressante (en quoi sa vie à lui vaudrait-elle davantage que la vie de Bethany, ou même celle de Patrick ou de Lord Sushi ?). Si sa peur de mourir l’empêche au début de réaliser cela, il parvient à la dépasser pour Bethany.

La solitude est incarnée à la fois par Bethany (abandonnée par tous après la mort de ses parents dans un incendie) et Ebenezer (qui ne voit pas l’intérêt de fréquenter d’autres personnes puisqu’il se satisfait des biens matériels fournis par la bête et de sa grande maison vide).

Des personnages qui se transforment

La bête et Bethany de Jack Meggitt-Phillips et Isabelle Follath

Ce que j’ai adoré également dans La bête et Bethany, c’est de voir combien les personnages évoluent au cours du récit. Bethany, qui fait des bêtises et n’hésite pas à en faire voir de toutes les couleurs à Ebenezer, découvre qu’être gentille peut être tout aussi agréable qu’être une peste et apprend la bienveillance et le partage au contact de cet étrange homme qui a souhaité l’adopter.

De son côté, Ebenezer se découvre quelque chose d’inédit : un sens moral. D’abord très mal à l’aise quand la bête lui demande un enfant à dévorer, il finit par croiser à nouveau la route de Bethany et se dit qu’il n’aura aucun scrupule à voir la bête la dévorer. Mais lorsque sa jeune amie s’assagit et se révèle sous un jour nouveau, son malaise revient de plus belle. En plus de cela, Bethany ravive des souvenirs désagréables liés à la bête à ce qu’elle a pu faire de mal et après réflexion, Ebenezer ne se sent plus du tout de donner Bethany à manger en échange de sa vie.

Cette progression, surtout venant de deux personnages au tout début assez manichéens, est top à observer !

En conclusion

Un excellent roman qui fera la joie des jeunes lecteurs fans de magie. Avec son style original et drôle, nul doute que La bête et Bethany saura trouver son public. De mon côté, je m’en vais attendre avec impatience le tome 2…

Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?

Et pour les amateur.ice.s d’anecdotes, j’ai rencontré l’auteur lors d’un brunch et il en a raconté tout plein !

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