Dans le bleu de Joyce Carol Oates
Merci à la Collection R pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui je vous propose la chronique d’un roman poétique traduit par Clémentine Beauvais : Dans le bleu de Joyce Carol Oates.
Bien que poétique et touchant, j’ai eu par moments un peu de mal à accrocher à ce roman et surtout au personnage principal. Je le recommande néanmoins à tous les fans de contemporain qui apprécient les drames et histoires avec un important aspect psychologique.
Le résumé
C’est l’histoire d’un naufrage.
D’un deuil impossible.
D’une amitié qui détruit.
D’un amour qui guérit.
D’un envol.
Jenna se remet à peine d’un accident qui a coûté la vie à sa mère. Nouvelle famille, nouveau lycée, la jeune fille refuse toute compassion et n’aspire qu’à retourner « dans le bleu », le paradis artificiel des antidouleurs… au risque de se perdre.
~ Retour sur cette lecture ~
L’accident
Le roman commence par l’accident subit par Jenna et sa mère, qui est l’élément déclencheur de l’histoire. On découvre ensuite peu à peu ce qu’il s’est passé, via des médias que Jenna voit ou des discussions entre autres personnages et la réalité de la violence de l’accident, en dehors du point de vue de Jenna.
On comprend vite que l’accident est un traumatisme fort pour Jenna, d’autant plus qu’elle est persuadée qu’il a eu lieu à cause d’elle. Les antidouleurs brouillant sa mémoire, elle a du mal à se rappeler exactement ce qui s’est produit mais garde cette culpabilité qu’elle peine à expliquer.
Le style de l’écriture
Joyce Carol Oates se livre à un exercice de style intéressant avec Dans le bleu : nous faire plonger dans les pensées brouillonnes et décousues de Jenna et nous faire ressentir ce désordre à travers on écriture. Ainsi, les points de suspension et les répétitions se multiplient tout au long du texte sans pour autant alourdir le récit. Au contraire, le résultat est impressionnant : on se croit dans la tête de Jenna, on la comprend et on compatit.
Jenna sombre peu à peu
C’est parce qu’on s’attache à elle que c’est douloureux de voir Jenna ignorer les gens qui lui tendent la main, préférant fuir vers les paradis artificiels de la drogue et de son addiction. D’un côté, on souffre de la voir enchaîner les mauvaises décisions et d’un autre, on est aussi témoins de son impuissance, de cette culpabilité doublée de douleur qui l’empêche de répondre à la sollicitude de ses proches.
L’auteure parvient avec brio à nous faire entrer dans sa tête et nous propose un personnage unique, humain et brisé. Assister à sa descente aux enfers à travers son « amitié » avec Trina est affreux, et on attend avec impatience le fameux « amour qui guérit » qui est mentionné sur la quatrième de couverture.
L’électrochoc
Et enfin, l’amour arrive. On le voit venir de loin, puisque c’est une rencontre que fait Jenna dès son arrivée dans son nouveau lycée. Mais elle met du temps à se développer. Lorsque c’est enfin le cas, Jenna évolue à vue d’œil : elle se rapproche de sa famille, met de côté sa culpabilité par rapport à l’accident et se détache de sa dépendance aux médicaments.
Le seul détail que je trouve dommage, c’est que cette partie de l’histoire se joue presque trop rapidement. La fin de l’amitié entre Jenna et Trina, qui va marquer aussi le début de l’histoire entre Jenna et Gabriel, n’a lieu qu’à quelques pages de la fin et si on comprend bien que la romance entre Jenna et Gabriel constitue un électrochoc, j’aurais aimé en voir davantage.
En conclusion
Un roman très bien écrit qui nous emporte dans l’imaginaire de Jenna et nous fait suivre l’histoire au plus près de l’héroïne. Si j’ai eu du mal avec la lenteur de l’histoire et la descente aux enfers du personnages principal, je ne doute pas que certains pourront apprécier Dans le bleu précisément pour ces raisons !
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?