Another story of bad boys, épisode 1 : clichés et déception
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Another story of bad boys, épisode 1 : clichés et déception

Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’une romance Young Adult populaire : Another story of bad boys, épisode 1, de Mathilde Aloha.

Je dis chronique mais le terme plus exact serait analyse et massacre verbal de ce récit. Je pense sincèrement que la moi de 13 ans aurait adoré ce roman, mais dix ans plus tard j’ai eu énormément de mal à le lire. Entre quelques passages plus que limites d’un point de vue moral (je reviendrais dessus ensuite), les clichés à la pelle et les maladresses dans le récit, on est très loin du coup de cœur pour cette fois.

Le résumé

Liliana Wilson ne pensait pas qu’en intégrant la célèbre université de Los Angeles : UCLA, sa vie allait autant changer.

Elle voyait son avenir déjà tout tracé : obtenir d’ici quelques années un diplôme en journalisme d’une des meilleures universités du monde puis parcourir le monde.

Tel était le futur auquel elle se destinait. Mais une rencontre dans la cité des anges, appelée Cameron va venir tout bouleverser, ses plans comme sa vie.

Comment cette histoire se finira-t-elle ?

~ Retour sur cette lecture ~

Lili, not like the other girls

Si vous n’avez pas encore entendu parler du not like the other girls, laissez-moi vous expliquer ce que c’est, je suis certaine que vous l’avez déjà croisé. Ce terme désigne les histoires (souvent des romances) où l’héroïne est montrée comme différente des autres filles, souvent en rabaissant un ou plusieurs personnages secondaires féminins. L’héroïne est belle (mais elle ne le sait pas), cultivée (elle lit des livres, elle) et désirée par tous les garçons.

Ici Lili colle parfaitement à ce concept, Leïla et Olivia servant de faire-valoir pour montrer que Lili est pure (pas comme la première qui est souvent traitée de garce/pute) et pas manipulatrice (comme la seconde qui fait souffrir les garçons).

C’est bien évidemment un concept pas ouf, puisqu’il donne des héroïnes parfaites et des antagonistes féminins réduits à des traits clichés. Dans Another story of bad boys, c’est surtout le personnage de Leïla qui en fait les frais en étant en permanence décrite comme vulgaire et à qui l’auteur attribue un comportement simplement méchant qui n’apporte pas franchement de profondeur au récit. 

Pas très LGBTQ+ friendly

Le moment LGBTQ+, parce qu’il faut dire que sur ce point le livre cumule. Si jamais vous vous dites qu’il s’agit d’une romance hétéro et qu’on s’en fiche un peu… Vous n’avez pas tout à fait tort : ce n’est pas le sujet principal. Cependant, entre quelques passages bien graves (citation à l’appui, vous me connaissez) et l’introduction d’un personnage LGBTQ+ qui est absolument mal traité… Je suis obligée d’en parler. Il vaut toujours mieux pas de représentation qu’une mauvaise représentation à mon humble avis et ici on est dans le second cas, donc je trouve intéressant d’expliquer pourquoi.

Tout d’abord, parlons du personnage LGBTQ+, Sam. Ce dernier incarne à merveille le gay best friend : le personnage placé là pour conseiller l’héroïne et amener un peu de diversité, il s’intéresse forcément aux fringues et aux histoires de cœur. Inutile de dire que c’est un cliché ambulant et qu’il n’apporte absolument rien à son récit par sa présence (d’ailleurs on ne sait pas vraiment comment s’est développée son amitié avec Lili à part quelques mentions vagues de moments passés avec lui).

Ensuite on va citer directement un passage bien gênant :

« – Elle l’a bel et bien fait, elle porte même un anneau de pureté. Mais tu sais, je continue avec un petit sourire, avoir un petit ami ne signifie pas forcément « sexe ».

Il me regarde, un léger sourire sur les lèvres. Il semble se rappeler certains détails de notre vie intime.

– Oui, enfin… Généralement, les deux sont liés. Qui dit copain, dit amour. Qui dit amour dit sexe, c’est hypocrite de ne pas l’admettre.

– Je peux comprendre son choix ! je réplique en voyant son air. Rosie est très croyante, Ian ! On doit respecter ça. »

Ce n’est pas tant le fait qu’un personnage pense qu’il ne peut y avoir d’amour sans sexe qui est gênant (après tout, ce type de personne existe bel et bien) mais plutôt le fait que tout le monde semble être d’accord avec lui. Asexualité ? Non, jamais entendu parler…

Allez, un petit dernier pour la route :

« Je préfère éviter malgré tout. Tu devrais savoir que je ne suis pas à l’aise avec dix couches de maquillage. Je préfère éviter de ressembler à un travelo maquillé avec une truelle. »

Comparaison vraiment nécessaire, élégamment faite ? Ah ben non.

Les clichés, toujours les clichés

Comme je l’ai évoqué dans l’introduction de cette chronique, Another story of bad boys cumule un bon petit tas de clichés de la romance et du Young Adult. Je vous propose donc de discuter de quelques-uns d’entre eux pour illustrer mes propos. Notez que not like the other girls et le gay best friends déjà évoqués pourraient aussi aller dans cette liste.

Le bad boy au coeur d’or

Cameron parle mal à Lili, il est lunatique et cynique. Il se bat visiblement pour un rien. Il sort, couche avec un tas de filles et il est beau gosse mais sombre. Sauf que quand il s’agit de Lili, c’est différent. Il est plus calme, elle l’apaise. Au final, avec elle il peut révéler son cœur d’or et son côté mignon. Ben voyons.

Le triangle amoureux bancal

Comme un bad boy ce n’est pas suffisant, les colocataires de Lili font partie d’une bande de bad boys aussi beaux que mystérieux. Et l’un d’entre eux se pose en rival de Cameron, comme ça ce dernier peut jouer au numéro de l’amoureux possessif et torturé, sinon ce n’est pas drôle.

Le triangle amoureux est bancal, on ne comprend pas ce que Lili trouve à Cameron (qui est beau et amoureux, certes, mais terriblement lunatique) alors que Enzo est nettement mois bizarre et ne l’insulte pas, lui.

Ils ont un passé tragique

Pour justifier le côté de bad boys de Cameron et le fait que Lili n’ait pas peur de s’entourer de gars mystérieux, il faut bien coller un passé tragique à faire pleurer dans les chaumières à ce petit monde. En plus, ça donnera une occasion supplémentaire à Cameron de jouer les protecteurs et à Lili de l’apaiser, pour en remettre une couche sur les clichés précédents.

Un peu de positif pour terminer

Comme j’ai été très dure avec ce roman (même si c’est mon avis honnête), je voulais terminer sur une petite touche positive en soulignant les bons côtés de Another story of bad boys, puisqu’il y en a.

Le premier, c’est le mystère : on met un moment à découvrir qui est vraiment Jace et comment il en est venu à menacer Lili. Idem pour l’histoire de Cameron, on grappille des morceaux de son histoire mais même à la fin il y a davantage de choses qu’on a devinées que de choses dont on est certain·e·s.

Le second, c’est l’aspect addictif du récit qui une fois la première moitié passé, devient un concentré de moments clés à base de trahisons et de réconciliations, en bonne romance tumultueuse.

En conclusion

Je pense que je lis ce roman un peu tard, qu’il est pour le coup destiné à un public vraiment plus jeune. Les clichés, bien que nombreux, ne freineront la lecture que de certain·e·s mais j’avoue que les représentations hasardeuse de la communauté LGBTQ+ me gênent davantage… Je ne pense pas lire la suite en tout cas.

Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?

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