Un sort si noir et éternel de Birgid Kemmerer
Merci à Hachette Romans pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique du premier tome d’une trilogie de fantasy très appréciée sur les réseaux sociaux : Un sort si noir et éternel de Birgid Kemmerer.
Cette lecture fut tout à fait à la hauteur de sa réputation dans le sens où l’histoire est rythmée et bien que le roman soit conséquent, il se lit tout seul. Le roman tient ses promesses à travers un beau slow-burn, un dose de magie et une héroïne badass pour une réécriture réussie.
Si j’avais un peu peur de lire une pâle copie d’Un palais d’épines et de roses (qui est une réécriture du mythe de Psychée et d’Eros qui a inspiré La Belle et la Bête, d’où les similarités), ce n’est pas du tout le cas ! Un sort si noir et éternel joue avec les codes du conte d’origine tout en apportant cette fantasy typique du Young adult qui ravira ses lecteurs.
Le résumé
Un soir, dans les rues de Washington, Harper, 17 ans, est témoin d’une tentative d’enlèvement. Faisant fi du danger, la jeune femme, partiellement handicapée, s’interpose. Mais le kidnappeur lâche sa première proie et, après avoir maîtrisé Harper, l’emmène avec lui…
D’un coup de baguette magique, ou presque, Harper bascule dans un autre monde. Elle découvre un lieu qui a tout du château de conte de fées : orchestre sans musiciens, cuisine enchantée et, bien sûr, prince beau et énigmatique. Prince maudit, en vérité.
Coincé dans un automne éternel, le prince Rhen cherche à débarrasser son peuple d’une créature sanguinaire. C’est pour briser le sort qu’il ordonne au commandant Grey d’enlever des jeunes femmes, saison après saison… Mais ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il est lui-même ce monstre assoiffé de sang. Pour rompre la malédiction, il doit se faire aimer avant le début de l’hiver, avant qu’il ne se remette à tuer… Rien de plus aisé, en apparence, pour ce jeune homme séduisant. Pourtant, aucune des centaines de jeunes femmes avant Harper n’a succombé à son charme.
~ Retour sur cette lecture ~
Une héroïne avec des attaches
Je me souviens d’une conférence au SLPJ de 2019 où Manon Fargetton expliquait qu’elle avait été frustrée plus jeune dans ses fantasy de voir des héroïnes orphelines ou avec peu de lien avec leur familles qui plongeant dans leurs aventures sans un regard en arrière là où le lecteur ou la lectrice ne peut donc pas s’identifier à 100%.
C’est ce qui m’a rapidement frappée avec Harper. Elle se retrouve embarquée dans cet autre monde, au milieu d’une malédiction et comme toute personne sensée, elle pense à sa famille qui va s’inquiéter pour elle (et pour qui elle-même s’inquiète). Sa mère lui manque, on découvre son lien avec son frère qui oscille entre amour et chamailleries.
Cette démarcation par rapport aux autres héroïnes de fantasy contribue à la rendre plus humaine à nos yeux. Certes, elle est badass, mais également très réaliste en cela et dans plusieurs autres aspects, de son empathie à ses difficultés à apprendre à se battre.
Un triangle amoureux convaincant
Pendant un bon moment, je me suis demandée si Harper n’allait pas tomber dans les bras du commandant Grey, qui semblait lui rendre son affection (et après j’ai eu ma réponse mais cet article est sans spoilers alors je vous laisse le découvrir vous-même en lisant le roman !). Le triangle qui se tisse entre Harper, Grey et Rhen est bien introduit et crédible, sans gros pavés d’hésitation de la part de l’héroïne ou combat d’ego entre les deux hommes.
Mon seul regret est que j’aurais aimé avoir un triple point de vue, ajouter celui de Grey à ceux de Rhen et Harper. Je pense qu’on aurait gagné à en savoir davantage sur ses pensées. Il est parfois incompréhensible de l’extérieur et si ça aurait effectivement atténué l’effet de certains plot twists, je pense que ça aurait quand même valu le coup.
Fanart des personnages principaux par @jemlin_c
Le déclic de Rhen
Même si ça renforce le côté not like the other girls de Harper (oui, par contre elle a ce défaut), j’aime bien la façon dont notre héroïne crée un déclic chez Rhen. Une sorte de dernier souffle qui le pousse a arrêter de se terrer dans son château et à mobiliser son peuple pour suaver le pays.
J’ai aimé les voir échafauder leur plan hasardeux et même si c’était irritant de voir Rhen répéter combien Harper pouvait être différente et surprenante, c’est aussi top que le récit ne parle pas que de la malédiction et de leur relation.
La fin
Parce qu’il faut que j’en parle, mais sans spoilers promis ! En fait, il y a un élément que je trouve un peu trop prévisible (pour lequel l’autrice lâche des indices presque à chaque chapitre dans le dernier quart du roman) qui est verbalisé à la toute fin et qui sert à introduire une suite.
Sauf que voilà, si je suis généralement fan des fins en cliffanger, là je ne la trouve pas hyper convaincante. Ne vous méprenez pas : je serai au rendez-vous dès la sortie en poche du tome 2 ! C’est juste que je trouve la fin presque forcée, genre « il faut retenir le lecteur » alors qu’au vu de la situation et des personnages cet élément n’était même pas nécessaire pour moi.
En conclusion
Une bonne lecture de fantasy Young Adult qui fera le bonheur des fans du genre. La réécriture est fluide, l’histoire rythmée entre action et machinations et la romance slow-burn réussie. Bref, Un sort si noir et éternel a tout pour plaire !
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?