Un nom sur la liste de Monica Hesse
Merci aux éditions Pocket Jeunesse pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un roman historique poignant sur les suites de la seconde guerre mondiale : Un nom sur la liste de Monica Hesse.
J’ai trouvé ce roman bouleversant : en plus de m’avoir émue et dérangée, j’ai appris de nouvelles choses sur les camps et la vie qu’ont eue les gens libérés à la sortie de ceux-ci. Pour mieux vous parler du roman, je pense que la postface rédigée par l’autrice résume parfaitement son intention :
« J’ai écrit ce roman, le troisième ayant pour cadre la Seconde Guerre mondiale, parce que, après cinq années à réunir des informations sur cette terrible période, je me suis rendu compte que la plupart des ouvrages et des documentaires s’arrêtaient tous au même moment : à la fin de la guerre. Ils s’arrêtaient avec la libération d’un camp de concentration, la débandade d’une unité militaire, la liesse dans les rues… Il y en avait nettement moins sur ce qui s’est passé durant les semaines et les mois d’après-guerre, alors qu’un continent entier avait à se remettre des souffrances qu’il avait endurées et des atrocités qu’il avait commises. »
Le résumé
La guerre est finie pour tout le monde. Sauf pour Zofia.
Allemagne, 1945. Zofia, Juive polonaise de 18 ans, a survécu au pire. Réchappée des camps, elle a vu toute sa famille exterminée, à l’exception de son frère Abek, dont elle a été séparée.
Difficile de retrouver Abek dans un océan de disparus, avec une mémoire défaillante et sa propre vie à reconstruire. Au fil de son enquête, Zofia traverse la Pologne et l’Allemagne jusqu’à atterrir dans un camp de réfugiés, avec d’autres jeunes rescapés. Cette famille d’adoption l’aidera-t-elle à regarder vers l’avant, ou à renouer avec son passé ?
~ Retour sur cette lecture ~
Un roman difficile
Je trouve vraiment important de lire des romans historiques (au-delà du fait que j’aime en lire) parce que c’est toujours intéressant d’apprendre des choses sur le passé à travers la fiction. Un nom sur la liste est typiquement le genre de romans qui apporte de nouvelles connaissances en plus de contribuer au devoir de mémoire (ce qui me semble plus que nécessaire vu l’actualité (et je ne parle pas seulement des 80 ans de la libération des camps)).
Sachez que le roman est classé 13 ans et plus, mais qu’il contient des passages vraiment hard (violence physique, violence morale et tout ce à quoi on pourrait s’attendre pour un roman sur les camps). Il est dur à lire alors je ne vous le conseille que si vous êtes dans un bon mood ou mentalement préparé.e pour une lecture de ce type.
La vie des survivants des camps
Comme le dit si bien l’autrice, les histoires se terminent souvent avec la libération des camps, sans détails sur le après.
J’avais déjà lu Projet Bluebird qui s’inscrit également dans cette période (avec des thématiques fortes lui aussi) mais jamais de romans sur les survivantes comme Zofia et l’hôpital, puis les camps de réfugiés où sont accompagnés les survivants. Un nom sur la liste dépeint leurs espoirs, la force qu’ils ont d’avancer malgré ce qu’ils ont vécu et le besoin de retrouver un semblant de stabilité, à travers de nouvelles rencontres ou l’apprentissage d’un nouveau métier.
On découvre également la difficulté qu’ils ont à retrouver leurs proches alors que les différents organismes humanitaires ont du mal à se coordonner, ainsi que le poids des mauvaises nouvelles qui peuvent les faire sombrer. Que ce soit Zofia ou d’autres personnes qu’elle va croiser dans son périple à la recherche d’Abek, on est bouleversé par leurs recherches qui les font osciller entre espoir et désespoir.
Revivre l’horreur
Zofia, l’héroïne du roman, a été forcée de faire des choses terribles avant et pendant qu’elle était dans les camps. Décharger le gaz avec lequel d’autres prisonniers allaient être tués par exemple… Je cite celui-ci car c’est le moins spoilant, mais vous en découvrirez bien d’autres en lisant le roman.
Pour la protéger, son cerveau laisse des vides aux moments les plus affreux et elle peine donc à retrouver pied avec la réalité. En parallèle de sa quête pour retrouver Abek, elle tente de se souvenir de la dernière fois qu’elle l’a vu… Mais son cerveau refuse de contribuer. On se demande forcément en tant que lecteur quelle atrocité encore pire que celles déjà racontées elle a pu vivre, pour en sortir avec une amnésie aussi forte.
En conclusion
Un roman difficile mais nécessaire sur l’après de la Seconde Guerre mondiale et certaines de ses facettes moins connues. Un nom sur la liste est une lecture poignante et d’actualité en ce 80ème anniversaire de la libération des camps de concentration, à lire pour se souvenir et apprendre de l’Histoire.
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?