Projet Bluebird de Sharon Cameron
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Projet Bluebird de Sharon Cameron

Merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour l’envoi de ce roman.

Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour une fiction historique inspirée par la fin de la seconde guerre mondiale : Projet Bluebird de Sharon Cameron.

Si vous appréciez les romans de Ruta Sepetys, vous adorerez sans aucun doute Project Bluebird car il a le même aspect historique difficile mais pédagogique, hyper intéressant pour la culture générale.

Ici, Sharon Cameron s’intéresse à la seconde guerre mondiale à travers l’histoire d’une jeune fille nazie, Inge, dont le père travaille dans un camp et qui est complètement endoctrinée. En parallèle, on suit l’histoire d’Eva, qui se rend aux Etats-Unis après la guerre et est bien décidée à se venger. Le roman est difficile, très graphique par moment, et la prise de conscience d’Inge est affreuse. Le propos du roman est intéressant, s’appuie sur des faits historiques que l’autrice détaille à la fin et est un concentré de suspens. Bref, une réussite !

Trigger warning : violence, mort, viol

Note : le dernier paragraphe de cette chronique contient des spoilers sur le roman. Mais il sera indiqué en rouge et vous pouvez lire le reste sans le souci !

Le résumé

1945. Inge est sous le choc de l’annonce de la mort d’Hitler. Élevée dans l’idéologie nazie, la jeune fille est confrontée aux atrocités commises par la dictature et au rôle qu’y a joué son père désormais porté disparu.

1936. Eva fuit l’Allemagne dévastée pour New York sous une nouvelle identité avec un seul objectif : traquer l’homme responsable du projet Bluebird, qui menace le fragile équilibre mondial de l’après-guerre.

Survie, quête de vérité et soif de justice : un thriller d’espionnage glaçant et palpitant inspiré de faits réels par l’autrice de La Lumière sous les combles.

~ Retour sur cette lecture ~

La prise de conscience d’Inge

Inge est la parfaite jeune fille nazie. Certes, elle n’est pas blonde aux yeux bleus, mais elle donne tout pour sa patrie et est incroyablement fière de son papa qui participe à l’effort de guerre avec son camp. On suit l’histoire de cette fille qui a des doutes (tous ces gens qui ont déménagé, ce garçon bien plus âgé qu’elle a qui on l’a promise), mais qui les ignore et les chasse à coup de propagande.

Et puis sa mère les fait fuir, elle et ses frères, d’un seul coup, quittant la ville pour leur maison de campagne. Quelques semaines plus tard, à cause des nouvelles entendues à la radio, elle se donne la mort après avoir tué ses deux fils et leur gouvernante à l’aide d’un pistolet orné de l’aigle. C’est ainsi qu’Inge les retrouve, ayant entendu les détonations. Et les bombardements commencent…

Comprenant que les Soviétiques les envahissent et que la guerre est perdue, la jeune fille revient en voiture à la maison familiale où elle sauve son amie Annemarie, victime des soldats. Elle se dirige alors vers l’endroit où elle peut trouver de l’aide, le « camp de papa », où elle va être témoin des atrocités qui sont trop vieilles pour avoir été commises par ses « ennemis » ces derniers jours…

Projet Bluebird, c’est donc l’histoire affreuse de cette jeune nazie dans l’Allemagne d’après-guerre qui tente à la fois de protéger son amie Annemarie, dont le comportement est étrange depuis ce qui s’est passé avec les soldats soviétiques, et de survivre en se dissimulant sous un faux nom.

Les difficultés d’Eva

A peine un an plus tard, Eva est quant à elle sur un ferry qui l’amène en Amérique, loin des conséquences de la guerre. Habituée à la dure réalité de Berlin, elle est étonnée à son arrivée à New York de la gentillesse de l’association qui la prend en charge. Elle n’en revient pas qu’il existe des gens assez généreux pour la loger, l’aider à faire soigner Annemarie, à l’accompagner dans sa nouvelle vie…

Ce choc culturel incroyable est douloureux à regarder, même si on prend également plaisir à voir Eva commencer à faire confiance à son entourage et même à se confier à eux…

Une histoire basée sur des faits réels

A la fin, l’autrice nous propose un dossier récapitulant les grandes lignes de ses recherches sur les faits réels qui ont inspiré le roman. Il est ainsi question de la réalité de l’après-guerre à Berlin, des médecins nazis exfiltrés par les services secrets américains souhaitant bénéficier de leurs recherches pour la guerre froide mais également de l’association qui accueille Eva dans le livre, qui a réellement existé.

ATTENTION : à partir d’ici, cette chronique contient des spoilers sur le roman dont il est question. Si vous ne souhaitez pas être spoilé.e, vous pouvez sauter directement à la conclusion.

Quelques réflexions supplémentaires

Des rebondissements prévisibles

Malheureusement, j’avais deviné les deux grandes « révélation » du roman à savoir qu’Eva et Inge étaient la même personne (ce qui n’est pas dit dans le résumé mais assez évident au bout de quelques chapitres) et qu’Eva/Inge était également Anna Ptaszynska.

Si je pense que le premier n’était pas censé être un véritable élément de surprise, le second est annoncé comme s’il devait l’être et j’ai donc été un peu déçue par ce plot twist qui n’en est pas un…

La conclusion de l’histoire d’Annemarie

Bien qu’Eva ait grandement évolué au cours de ces mois de survie, ce n’est pas le cas d’Annemarie qui se réveille en se souvenant en tout dernier de ce que les soldats soviétiques lui ont infligé et absolument pas de tout ce qu’Eva a sacrifié pour elle. C’était donc un brise-cœur de voir la douce Brigit redevenir la parfaite petite nazie qu’elle était autrefois, même si carrément réaliste…

Une fin douce-amère

J’aime la façon dont se termine Projet Bluebird car une fin parfaitement joyeuse aurait été invraisemblable après tant d’épreuves. Alors cette fin où se mêle la déception vis-à-vis d’Annemarie, la triste constatation que les expériences commencées par le père d’Inge continuent quelque part et le bonheur de la jeune fille aux côté de Jack et de sa véritable tante est le bon alliage entre tristesse, nostalgie et joie.

En conclusion

Projet Bluebird est un excellent thriller historique. Si l’histoire peut être difficile à lire (attention aux trigger warnings !), elle n’en est pas moins intéressante et pointe des faits pas forcément connus de la seconde guerre mondiale tout en proposant une intrigue intense et pleine de suspens !

Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?

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