Loin des îles mauves tome 1 : La sans-étoiles
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Loin des îles mauves tome 1 : La sans-étoiles

Merci à la Collection R pour l’envoi de ce roman.

Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un roman de fantasy sombre et étrange : Loin des îles mauves tome 1 : La sans-étoile, de Chloé Chevalier.

Loin des îles mauves est une fantasy comme on en trouve finalement peu en littérature Young Adult, avec une héroïne qui n’a rien de badass et tout de réaliste et des personnages qui n’appartiennent clairement pas au genre merveilleux. Pas de méchant caricatural ou de romance entraînante et de combats épiques, mais une bande d’ados perdus qui découvrent que le monde est vaste et dangereux.

Le roman est aussi sombre et traite de sujets rarement abordés en fantasy comme la question du genre, de l’évolution des sociétés, l’esclavage, la prostitution, la hiérarchie sociale… Young adult par l’âge de ses héros et le fait qu’ils grandissent durant leur aventure, le roman pourrait tout aussi bien être classé en « adulte » et toucher un autre public.

Le résumé

Yvanel est un Héros. Née femme, elle doit, comme ses congénères du Peuple des Bruyères, bander ses seins et cacher son identité aux yeux des Leifa – le peuple dominant des Îles Mauves.

Mais au-delà des querelles qui opposent ces deux peuples depuis la nuit des temps, un danger menace les îles de famine : l’Empire et ses navires qui s’accaparent les baleines.

Bravant les lois de leur archipel, Yvanel et cinq de ses compagnons embarquent à bord d’un voilier pour un périple à haut risque. Leur mission ? Négocier leur avenir.

~ Retour sur cette lecture ~

Les héros de cette histoire

Comme je le disais plus haut, les héros de cette nouvelle saga sont loin des codes habituels de la fantasy. Pas forcément courageux, loin d’être parfaits, ils ont des personnalités tellement bien ficelées qu’on ne se projette pas sur eux en lisant le roman.

A travers les Héros, Chloé Chevallier questionne l’identité et le genre. Ces filles cadettes qui doivent cacher leur genre sont traitées comme des garçons dès leur sorties des grottes, et genrées par tout le monde au masculin. Lorsque Yvanel, Granite et Vélia se retrouvent libérées de cette contrainte, chacune réagit différemment. Yvanel peine à se genrer, se sentant tantôt femme et tantôt homme selon les moments. Vélia embrasse sa féminité quand Granite continue à se sentir Héros et demande à ses compagnons d’aventure de continuer à le genrer au masculin.

L’histoire des Leifa

Quand je disais que le roman est extrêmement sombre par moments, l’histoire des Leifa en est un bon exemple. Ce peuple, incapable d’engendrer des femmes, en capture ailleurs et les descendants de ces esclaves, maintenant libres, sont devenus le peuple des Bruyères.

A travers l’histoire de ces peuples qui est révélée peu à peu dans le roman, l’auteure explore des questions autour de l’esclavage, des révoltes et du sacrifice qui sauront émouvoir le lecteur et le faire réfléchir.

L’effet des bruyères

On réalise rapidement que les bruyères, qui donnent leur nom aux îles mauves, ont un effet similaire à une drogue. Les habitants des îles, Leifa comme peuple des Bruyères, sont moins sensibles puisqu’ayant toujours baigné dedans mais les étrangers sont incapables d’accoster les îles à cause d’elles. Agissant comme un aphrodisiaque, la brume qu’elles libèrent par moments pousse les Leifa comme les humains à céder à leurs pulsions durant une soirée chaque année.

L’auteure prend soin de garder un certain réalisme autour de ces brumes : les personnages subissent un violent sevrage lorsqu’ils quittent les îles, une petite quantité de Suce (sève extraite des bruyères) peut terrasser un homme non habitué mais ne leur fait aucun effet…

Le choc des cultures

Lorsque nos héros découvrent les premiers hommes de l’empire, Yvanel réalise ce à quoi lui et ses amis ressemblent à leurs yeux. Habillés simplement (puisque n’ayant pas de technique de fabrication avancées ni de pigments), accompagnés des Leifa qui sont aussi géants qu’étranges, ils ressemblent tout simplement à des sauvages. Ils n’ont pas de système monétaire (puisqu’ils fonctionnent uniquement au troc), ont des métiers peu pénibles et des mœurs très différents de ceux de l’empire.

Ce choc est d’autant plus intéressant en étant vécu du point de vue d’Yvanel qui se retrouve perçu comme un sauvage, un esclave des mythiques géants des îles mauves.

Les horreurs de l’empire

Des conditions atroces de travail au sein des mines de sel au bordel que les héros du roman découvrent, l’empire leur semble encore plus sombre et inégal que le fonctionnement pourtant déjà pas très joyeux de leurs îles.

L’auteure réussit plusieurs fois le tour de force de nous placer, nous lecteurs, dans une situation où on comprend ce qu’il va se passer mais où l’on réalise aussi que Yvanel et ses compagnons d’aventure ne peuvent pas savoir ce qui les attend. Leur société étant aux antipodes de l’empire, les leçons sont longue et difficiles à apprendre mais on réalise aussi qu’ils ont la capacité de changer l’empire en profondeur.

En conclusion

Une fantasy sombre et originale qui saura plaire à tous les lecteurs à la recherche de quelque chose de différent, qui les fera réfléchir. Chloé Chevalier signe ici un récit aussi réaliste qu’effarant, relevé avec justesse par une pointe de fantasy, qui fascinera ses lecteurs.

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