Dear Evan Hansen : le roman tiré de la comédie musicale
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve avec la chronique d’un roman humoristique, bien que traitant de sujets pas forcément propices à l’humour : Dear Evan Hansen de Vel Emmich, Steven Levenson, Benji Pasek et Justin Paul.
TW : suicide
Ce roman est en fait tiré d’une comédie musicale du même nom, qui a connu un franc succès aux Etats-Unis. D’ailleurs (j’adore ce genre de coïncidences !), Dear Evan Hansen est mentionné dans Positive que j’ai lu très récemment aussi !
J’ai apprécié cette lecture prenante mais qui a su se montrer légère quand il fallait, avec de l’humour, de l’amour, de l’amitié…
Le résumé
Evan Hansen a toujours eu du mal à s’intégrer. Il n’a pas d’ami, ne parle à personne à part sa mère et son psy. Ce dernier lui confie un exercice quotidien : s’écrire des lettres. Seulement, Connor, un de ses camarades de classe lui en dérobe une. Quelques heures plus tard, il est retrouvé mort. Le jeune homme s’est suicidé.
Découvrant la lettre dans sa poche, les parents de Connor pensent qu’elle a été écrite par Connor, pour Evan, et vont être ravis de découvrir que, malgré tout, Connor avait un ami, qui a tenté de le sauver.
Cela fait du bien à Evan de se sentir utile et aimé, alors, bientôt, il s’enfonce dans une spirale de mensonges dans laquelle il ne peut plus sortir…
Et en un instant, la vie solitaire d’Evan change. Il n’est plus invisible.
~ Retour sur cette lecture ~
L’effet boule de neige…
…ou comment un mensonge peut prendre des proportions énormes. Ce qui est dingue, c’est qu’on comprend tout à fait comment Evan en arrive là. Bien sûr, des portes de sorties s’offrent à lui régulièrement mais il s’empêtre tout seul dans les histoires qu’il invente jusqu’au point de non-retour.
Vous l’aurez compris, le roman entier est axé autour de cela, du mensonge qui consiste pour Evan à faire croire qu’il était ami avec Connor. Grâce à cela, il n’est plus anonyme au lycée, se rapproche de Zoé (son crush) et trouve même une seconde famille chez les Murphy, palliant aux absences de sa mère qui travaille dur et de son père qui les a quittés.
L’histoire étant rédigée du point de vue d’Evan (à la première personne), on comprend bien comment il en arrive à ajouter des couches à ce mensonge, et combien il a peur de redevenir invisible aux yeux de ceux qui l’entourent. On comprend son anxiété, et on ne peut que compatir.
L’autodérision
Evan est un excellent narrateur. On suit son point de vue de façon fluide, on arrive à comprendre chacune de ses actions et décisions, il fait preuve d’humour et même d’autodérision.
« Il y a un bon million de trucs, du subatomique au cosmique, qui ont le don de m’horripiler au quotidien. Parmi ces trucs, il y a mes initiales, M.E.H. Ça sonne comme le cri de la chèvre : « Mêh ».En gros, c’est l’équivalent d’un haussement d’épaules, ce qui résume assez la réaction de la société à mon égard. »
Dear Evan Hansen
L’histoire de Connor
Le roman met aussi en scène Connor, après sa mort (sous forme d’un fantôme en quelque sorte, même s’il ne peut pas apparaître aux vivants). C’est une partie que j’ai apprécié car le fantôme, à travers quelques courts chapitres, lève le voile sur les raisons de son suicide et sur qui était son véritable meilleur ami.
Les arrivistes
Bien sûr, les mensonges d’Evan c’est déjà quelque chose. Mais l’arrivisme et l’hypocrisie dont font preuve les autres personnages (les élèves du lycée) dépassent l’entendement ! Vendre des pseudos objets commémoratifs de quelqu’un qu’ils ignoraient il y a quelques jours dans les couloirs, aller jusqu’à monter une association constituée de personnes qui ne le connaissaient même pas…
Le roman prend évidemment le ton de l’humour, Evan se riant du ridicule de la situation tout en étant conscient qu’il y participe. C’est quelque chose que j’ai vraiment apprécié dans ce roman, qui sur ce plan verse dans la satire. Les relations entre les élèves sont analysées par Evan, avec une part d’humour noir qui rend le tout encore plus agréable à lire.
Une réflexion sur la mort
Il y a une phrase du roman, prononcée par Evan, qui est très juste et que je voulais vous partager :
« – C’est souvent le cas quand une personne meurt. Une fois qu’elle est partie, on oublie ses mauvais côtés. On la pare de toutes ses qualités et on en conserve une version idéalisée. »
Dear Evan Hansen
Ce n’est pas la seule à tomber aussi juste. Il y a dans Dear Evan Hansen des réflexions autour de la mort, mais aussi de l’amour, de l’anxiété, de la solitude ou encore de la famille qui sont vraiment intéressante, et qui en font un roman profond malgré le ton léger qu’il garde.
En conclusion
Un chouette roman dans lequel on sent l’empreinte de la comédie musicale, avec des sujets intéressant et une bonne dose d’humour qui fait très bien passer le tout. Dear Evan Hansen est une très bonne lecture qui plaira sans aucun doute aux fans de roman Young Adult contemporains !
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?