This book kills de Ravena Guron
Livre reçu gratuitement dans le cadre du jury du prix PKJ – Merci aux éditions Pocket Jeunesse pour l’envoi.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un roman policier Young Adult à la trame originale : This book kills de Ravena Guron.
Malgré quelques aspects auxquels j’ai moins accroché, j’ai été totalement happée par ce roman dont l’intrigue a le mérite d’être originale. Même s’il ne remporte pas la palme de mon roman favori du prix PKJ (que Thieve’s gambit rafle aisément), c’est l’un de mes favoris de la sélection et un véritable page turner.
Certes, le côté enquête dans un pensionnat pour enfants riches est vu et revu (encore plus avec l’héroïne boursière et mal intégrée) mais l’enquête en elle-même propose quelque chose d’inédit, avec un tueur au mobile obscur qui base son crime sur une nouvelle co-écrite par l’héroïne pour l’un de ses cours. Une enquête qui patine, des indices dans tous les sens, des menaces… Tous les ingrédients sont là pour transporter les lecteurices dans ce roman impossible à lâcher.
Note : le dernier paragraphe de cet article contient des spoilers sur le roman dont il est question. Pas d’inquiétude, il sera indiqué en rouge et vous pouvez lire le reste sans souci !
Le résumé
Elle a imaginé le crime parfait, quelqu’un l’a commis.
La prochaine victime : c’est elle…
Jess Choudhary est boursière dans la très réputée Heybuckle School et, suite à son dernier coup d’éclat on lui a bien fait comprendre qu’il vaudrait mieux pour elle qu’elle fasse profil bas si elle ne veut pas être renvoyée. Le seul hic ? Hugh Henry Van Boren, l’un des élèves les plus populaires et les plus riches du lycée a été retrouvé mort, tué exactement de la même manière que l’un des personnages d’une nouvelle qu’elle a écrite…
La coïncidence est trop énorme, et les craintes de Jess se confirment lorsqu’elle reçoit un message la remerciant d’avoir inspiré l’assassin.
Le temps presse, et l’adolescente sait que si elle ne trouve pas la clé de ce mystère, elle aura enfin un point commun avec Hugh Henry : elle sera morte elle aussi.
~ Retour sur cette lecture ~
Le cadre cliché du pensionnat
Le cadre des écoles pour enfants ultra riche est à la mode et clairement l’un des faibles des éditeurices PKJ (cf Les initiés rien que dans la sélection du prix 2024, mais aussi Inheritance Games ou Royal blood). Ici même si ledit cadre a du sens vis-à-vis du récit, il s’agit clairement d’une facilité scénaristique dont l’autrice joue sans cesse. Du cliché de la boursière avec peu d’amis (bouh, elle est pauvre) qui elle méprise également en un sens ses camarades (ils ont tout sans effort) aux populaires riches et beaux, tout est là.
De la même façon, le pensionnat offre un huis clos propice au déroulement d’une enquête, presque trop facile et pas forcément cohérent (il y a eu un meurtre dans l’école mais aucun parent ne s’inquiète ???). Et c’est sans parler du club secret accessible seulement aux plus riches, qui fait sa loi dans l’école et révèle les secrets de ceux qui refusent leurs défis…
Un meurtre qui n’a aucun sens
Là où beaucoup de romans policiers jouent avec le lecteur en présentant différents suspects avec des mobiles convaincants, This book kills nous présente une tonne de suspects mais aucun ne semble avoir un mobile assez solide pour avoir tué Hugh. Alors qui a pu faire ça et pourquoi ?
L’enquête est brouillon (faut dire que ni Jess ni ses alliés ne sont des pros), des pistes sont négligées puis redécouvertes plus tard, aucun des suspects ne semble avoir de mobile… Sans compter qu’on a une super montée en pression, joliment maîtrisée par l’autrice, alors que les messages de menace à l’encontre de Jess se multiplient. On finit par douter de tout et de tout le monde tandis que paradoxalement Jess se retrouve à nouer des alliances pour pouvoir avancer.
J’ai beaucoup aimé l’évolution de Jess tout au long de son enquête. Elle se révèle, dépasse ses préjugés concernant les autres (sa colloc Annabelle, l’autre boursière Summer qui se retrouve également embarquée malgré elle dans cette histoire) et la petite pointe de romance qui naît est prévisible mais satisfaisante.
ATTENTION : le paragraphe qui suit contient des spoilers sur le roman. Si vous ne voulez pas être spoilé.e, vous pouvez sauter directement à la conclusion !
La vérité sur le crime
Je dois avouer que je n’avais pas vu venir l’identité des coupables. J’avais deviné qu’ils étaient plusieurs et que Millie en faisait partie, mais je ne m’attendais vraiment pas à ce que sa complice soit Clem ! J’ai été agréablement surprise par cette information (j’avais plutôt misé sur Eddy ce qui aurait été moins satisfaisant) et même si le grand monologue de la méchante a la toute fin était cliché, c’est sympa d’avoir des explications convaincantes sur l’ensemble des éléments du roman.
Mon seul regret est que malgré l’accent qui est mis là-dessus dans le résumé et au début du roman, le crime n’est pas si basé sur la nouvelle de Jess que ça. Il la parodie, mais on ne connaît finalement que quelques éléments de celle-ci et elle n’aide pas tant que ça a l’enquête…
En conclusion
Malgré quelques facilités scénaristiques qui font grimacer, j’ai apprécié ma lecture de This book kills et l’enquête à la fois originale et prenante qui fait la force du roman. Je le recommanderai aux amateurices de romans Young Adult à la recherche d’une lecture avec une part de policier, mais pas forcément a des lecteurices aguerri.es de polar!
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?