The way I used to be de Amber Smith
Merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un roman poignant sur le thème du viol : The way I used to be de Amber Smith.
C’est un roman à la fois extrêmement difficile (je ne le recommanderais pas forcément à tout le monde car il est extrêmement violent psychologiquement) et nécessaire pour le message fort qu’il fait passer autour des violences sexuelles. Je ne dirais pas que ça a été un plaisir de le lire, parce que c’est douloureux de voir le personnage principal souffrir autant et devoir se réinventer, mais je peux dire que c’est une véritable claque qui vous arrachera sûrement quelques larmes.
Si vous aimez les contemporains poignants et que le sujet ne vous gêne pas, foncez ! Mais attention tout de même aux Trigger Warning qui sont vraiment importants ici…
TW : viol, violence psychologique
Le résumé
« Les quatorze années précédentes n’ont été qu’une répétition générale pour me préparer à bien la fermer maintenant. »
Une nuit, le monde d’Edie bascule et ses certitudes volent en éclats. Une nuit où le meilleur ami de son frère la viole et la laisse anéantie. Alors Edie enterre au plus profond de son être celle qu’elle était. Les amies, les mecs, plus rien ne pourra jamais être comme avant. Désormais, elle prendra tous les matins le chemin du lycée les poings serrés et les yeux secs.
~ Retour sur cette lecture ~
Directement dans le vif du sujet
Si vous vous attendiez comme moi un à roman qui nous apprend à connaître l’héroïne avant l’évènement… Révisez vos attentes car il s’ouvre immédiatement sur la scène du viol dont est victime Eden. Ça donne clairement le ton pour la suite de The way I used to be, avec une scène qui nous met en vrac émotionnellement suivi d’un malentendu avec la mère et de l’absence de réaction de son entourage face au comportement étrange qu’elle peut avoir le matin.
C’est un coup dur pour Eden qui n’arrive pas à verbaliser ce qui arrive cette nuit et qui, comme personne ne la questionne, s’étouffe seule en silence. On a le cœur brisé et on comprend immédiatement qu’elle va garder ce lourd secret une bonne partie du roman…
Eden cherche à se reconstruire
Dans The way I used to be, on suit Eden sur ses 4 années de lycée (puisqu’on est aux US et que le lycée commence à l’équivalent de la 3ème pour nous) et elle les passe à chercher qui elle est après le traumatisme qu’elle a vécu.
La fin de la 3ème, elle la passe à raser les murs et se faire la plus discrète possible. Puis en 2nde, sous l’impulsion de sa meilleure amie Mara qui crushe sur un garçon et veut qu’il la remarque, elle sort de l’ombre et se relooke pour coller avec son style. Elle commence alors à être remarquée par des garçons, dont Josh, un sportif populaire de terminale.
Là, on peut craindre la bascule vers un cliché où sortir avec mister beaugosse l’aiderait à se reconstruire, mais le livre étant douloureusement réaliste, Eden plonge plutôt dans une spirale autodestructrice… A chaque fois qu’on se dit qu’elle n’ira pas plus loin, elle le fait et tout ça pour oublier qui elle est, ce que Kevin lui a fait. Son comportement rend le roman difficile à lire parce qu’on a juste envie de la prendre dans nos bras, de lui dire que ça va aller mieux et qu’elle peut parler, dire ce que Kevin a fait mais qu’on est coincé.es à observer avec impuissance sa lente descente aux enfers…
L’incompréhension de son entourage
Je pense que ce qui m’a le plus brisé le cœur dans The way I used to be, en dehors de la fin (j’ai pleuré dans le train entourée d’inconnus, vive les lectures émouvantes) c’est l’incompréhension totale de l’entourage d’Eden. Sa mère qui remarque sa crispation vis-à-vis de Kevin mais qui le met sur le compte de la jalousie, son frère qui fait de même…
Mara est celle qui la soutient le plus longtemps mais alors que les années passent et qu’Eden sombre, elle finit par craquer et le pire c’est qu’on la comprend. Elle essaie plusieurs fois de savoir ce qui pousse Eden à faire ça, mais n’y parvient pas et fini par jeter l’éponge.
Eden se met à nourrir une rancœur envers ses parents qui l’ont élevée comme la fille discrète, celle qui ne fait pas de vagues, et qui l’ont poussée selon elle à apprendre à se taire, à taire ce qui lui est arrivé.
En conclusion
Un roman extrêmement difficile à lire, qui met en scène une héroïne brisée qui tente de se reconstruire sans que personne ne connaisse son traumatisme. S’il finit sur une note belle et positive, il n’en est pas moins à prendre avec des pincettes et je le recommande donc aux amateurs de contemporains mais avertis des Trigger warnings.
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?