
Quand s’envolent les cigognes de Sarah Taloté
Merci aux éditions Casterman pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un court roman contemporain dépaysant qui vous transportera en Lituanie : Quand s’envolent les cigognes de Sarah Taloté.
Quand s’envolent les cigognes est un roman étonnant, contemplatif et dont le propos parlera à de nombreux jeunes adultes. De mon côté je n’ai pas accroché à fond à la plume mais c’est subjectif, et je ne doute pas que d’autres lecteurices seront ému.es par l’histoire de Upė et Gėlynas.
Le roman parle de passage à l’âge adulte, de trouver comment exister en tant qu’individu, de désir et d’amitié. Si vous aimez les contemporains avec ce genre de thèmes, qui en bonus vous feront voyager dans un pays étranger, alors je ne doute pas que vous aimerez Quand s’envolent les cigognes.
Le résumé
Upė et Gėlynas sont deux jeunes lituaniens de 19 ans inséparables depuis l’enfance, ayant grandi dans le même petit village. Depuis quelques temps ils se retrouvent l’été, travaillant dans le même bar et passant leur temps à se baigner ou à observer les oiseaux au cœur de la forêt. Or cet été-là, tout est différent, pour elle comme pour lui : Upė a passé une première année universitaire à Vilnius, elle a noué des liens avec des jeunes citadins à mille lieues de sa vie à la campagne, mais elle ne souhaite pas y retourner à la rentrée et personne ne sait pourquoi. Quant à Gėlynas, qui est atteint de troubles schizophréniques, il a arrêté de prendre son traitement et commence petit à petit à perdre pied avec la réalité. Entre découverte du désir, fuite en avant, folie, abandon, amour et ses limites… tous deux vivent sans le savoir le dernier été de leur adolescence.
~ Retour sur cette lecture ~
Un été et des plaies à soigner
Upė et Gėlynas sont amis depuis l’enfance. Cette année, ils se sont peu vus : Upė était à la capitale, Vilnius, pour ses études, alors que Gėlynas terminait le lycée. Chacun a pris une décision, qui va impacter leur été et leur futur. Upė refuse de retourner étudier à Vilnius à la rentrée, mais ne veut pas dire pourquoi. Gėlynas a arrêté de prendre son traitement et décrété qu’il voulait changer de nom.
Aucun des deux ne souhaite s’ouvrir sur ces sujets, et ils semblent donc effectuer une danse complexe ou chacun lance de temps en temps la conversation mais finit par fuir, avant qu’ils ne se réfugient au lac pour nager ou observer les oiseaux.
Exister en tant qu’individu
Puisqu’on a le point de vue d’Upė, c’est d’elle qu’on est naturellement le plus proche. Et son histoire est aussi celle qui résonne le plus, peut-être parce qu’on a déjà expérimenté au moins des morceaux de ce qu’elle vit à notre échelle.
Car voilà : l’acclimatation d’Upė à Vilnius ne s’est pas faite sans heurts. Si elle a rencontré des gens « cool », ils plaisantent régulièrement du fait qu’elle est issue d’un bled au milieu de nulle part et pensent qu’elle a de ce fait moins d’éducation qu’eux. Et ce qui paraissait au début attirant chez son nouvel entourage se révèle toxique.
J’ai aimé le sujet que le roman apporte autour du fait de se sentir invisible dans une foule, de se perdre dans des endroits plus grands que ceux dont on a l’habitude.
La tranquillité du village
Et en parlant d’habitude, le village où vivent Upė et Gėlynas fait rêver. Au bord d’un lac, au cœur d’une forêt, avec ses petites maisons, ses saunas, son unique bar et son unique épicerie, il a tout du lieu de retraite paisible. Le fait qu’on nous parle de la Lituanie apporte un petit côté « voyage » au récit tout en posant un cadre calme, idéal pour se centrer sur les personnages et leurs émotions.
J’ai aimé la sérénité qui se dégage des lieux décrits, renforcé par la passion d’Upė pour l’observation des oiseaux qui donne l’occasion à l’autrice de placer des descriptions des oiseaux et des paysages. Au-delà du propos et de l’intrigue, ça donne très envie d’aller visiter la Lituanie !
Mention spéciale d’ailleurs pour les nombreux mots en lituanien dans le texte, systématiquement accompagnés de notes en bas de page pour en expliquer la signification. L’autrice a vraiment poussé l’immersion au maximum tout en gardant le texte accessible et cet équilibre est appréciable !
En conclusion
Bien que je n’aie pas accroché au style de l’autrice, Quand s’envolent les cigognes est un contemporain objectivement qualitatif avec un propos intéressant et un cadre qui vous fera voyager. Si vous avez envie d’une histoire courte, à la fois paisible et avec ses petits moments de suspens, alors je ne doute pas que ce roman vous plaira !
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?


Qu’est-ce qu’un roman de gare ?
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