Mon cœur en cendres d’Olivier Adam
Merci à la Collection R pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on de retrouve pour la chronique d’un roman qui vient clore une série de quatre drames sur le thème des éléments : Mon cœur en cendres d’Olivier Adam.
Après l’eau (La tête sous l’eau), la terre (Les roches rouges) et l’air (Dans la nuit blanche), Olivier Adam se tourne finalement vers le feu avec un roman à fleur de peau sur une romance compliquée, avec écart social et vacances à la mer.
D’habitude, les drames ont lieu vers le début mais dans Mon cœur en cendres, l’auteur rompt avec le schéma précédemment établi. Bien sûr, c’est toujours un Antoine (ce qui quand on a lu les 3 autres romans, donne un indice sur la fin) mais tout se passe plutôt bien, même si la différence de milieu social entre Léa et Antoine n’est pas évidente. Et puis vient le passage qui brise le cœur comme l’auteur sait si bien les écrire…
Attention par contre, si le thème du deuil est toujours très présent je pense que le roman mérite quelques Trigger Warnings !
Trigger warning : suicide, viol
Le résumé
J’ouvre les yeux.
J’ai encore des flammes sous les paupières. Tous les matins c’est pareil. Je me réveille. Et il y a le souvenir du feu dans mon sommeil. Ces temps-ci je ne rêve plus. Plus vraiment. Ou alors je ne m’en souviens pas. Mais au matin il reste ça. Des flammes. Elles dévorent tout. Prennent toute la place. Réduisent tout en cendres.
Il faudrait que je parvienne à ne plus y penser. Après tout ce n’est rien. Juste des flashs. Des images incrustées dans la nuit. Mais je ne peux pas. J’ai déjà ignoré trop de signes. Et je l’ai payé cher.
~ Retour sur cette lecture ~
Le fardeau de chacun
Même si ensemble ils sont heureux, Antoine et Léa ne vont pas tout à fait bien. Chacun a ce bout de passé qui lui pèse, son histoire et ses difficultés.
Les visions d’Antoine et ma mort de son ami
Antoine a des sortes de rêves prémonitoires. Il voit la mort des gens qu’il aime, juste avant qu’elle se produise. Il l’a vu pour Tranh, l’un de ses meilleurs amis, juste avant le drame qui s’est produit il y a tout juste un an. Pour sa grand-mère également, encore avant, et pour son oncle des années plus tôt.
Et depuis quelques temps, il rêve de feu alors forcément il s’inquiète. Pour son frère, pour sa mère, pour sa petite amie Léa qui vient juste de partir en Bretagne en famille…
Il y a également le deuil de Tranh qui est toujours aussi difficile, d’autant plus que personne n’en parle dans ses amis et qu’il se sent coupable de ne pas avoir pu éviter ce qu’il s’est passé. Alors oui, Antoine aime Léa et tente d’être heureux, mais Tranh occupe également une place importante dans ses pensées.
L’ex vraiment taré
Léa, de son côté, va recroiser le chemin de son ex Ethan. Ce dernier est bien taré, comme on va le découvrir dans ses interactions avec les autres personnes au fur et à mesure de notre lecture, et on devine peu à peu l’emprise psychologique qu’il a pu avoir sur elle dans le passé…
La différence de classe sociale
Léa est fille de deux éditeurs, habitant dans un quartier huppé de Paris et fréquentant les théâtres pu les restaurants à la mode. Antoine, lui, est issu d’une famille nettement moins aisée de banlieue avec une mère célibataire qui peine à joindre les deux bouts en enchaînant les gardes à l’hôpital et un père qu’il ne voit pas souvent. On nous brosse très vite ce tableau et on comprend que cette différence de milieu pèse sur la relation entre Léa et Antoine.
Pour Léa, les vacances à la mer c’est normal, tout autant que de s’être dirigée vers des études de lettres par passion malgré la difficulté des débouchés du secteur. Pour Antoine qui est en terminale, l’année prochaine ce sera le droit parce que ça devrait bien payer plus tard, et que ça a l’air intéressant.
Si leur passion commune pour le théâtre les a rapprochés, on remarque dès le début cette distance instaurée par leurs vies pas si similaires.
Une pique au milieu littéraire
Dans Mon cœur en cendres, en plus de parler de romance, se permet une légère moquerie du milieu littéraire. Du père éditeur qui n’a pas franchement les pieds sur terre à l’écrivain à succès qui aime s’écouter parler, on distingue une critique à peine voilée de la littérature qui se veut « intellectuelle », avec ces personnages qui préfèrent les films d’auteur aux succès grand public et qui en tirent une certaine fierté, un élitisme étrange dont Antoine est exclu.
En conclusion
J’ai été émue par Mon cœur en cendres et j’ai apprécié l’histoire de Léa et Antoine. C’était original, un bon contemporain avec des émotions et une légère part de surnaturel qui enjolive le récit jusqu’à une fin déchirante mais parfaite.
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?