Frankenstein de Mary Shelley
Merci aux éditions Flammarion pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un classique qui refait parler de lui à l’occasion de son adaptation récente sur Netflix : Frankenstein de Mary Shelley.
Et puisqu’il rejoint la collection des Classiques illustrés et animés par Minalima, j’ai eu la chance de le lire dans cette sublime nouvelle édition ! Comme toujours le travail éditorial est fabuleux avec de nombreuses illustrations et découpes qui rendent la lecture encore plus immersive, un petit bijou à ajouter à sa collection.
J’ai été agréablement surprise par cette lecture. Si le langage soutenu et le style global du classique rendent la lecture un peu fastidieuse, le fond était passionnant et c’était génial de découvrir enfin la véritable histoire de Frankenstein, loin de ce que l’imaginaire collectif en a retenu.
Le résumé
« Une pluie funèbre martelait les vitres et ma bougie était presque consumée, lorsqu’à la lueur de cette lumière, je vis s’ouvrir l’œil jaune et terne de la créature… »
Jeune scientifique passionné, Victor Frankenstein se lance dans une quête qui finira par le détruire : donner vie à une créature monstrueuse.
~ Retour sur cette lecture ~
Un scientifique fou
Après une préface très intéressante de l’autrice racontant la genèse du roman, l’histoire s’ouvre sur une série de lettres. Celles-ci sont adressées par un capitaine à sa sœur : il va explorer en bateau le pôle nord et y fait la rencontre, un soir, d’une créature guidant un traineau. Le lendemain, un homme s’échoue sur un morceau de glace près de son bateau et lui raconte son histoire, qui est aussi celle de la créature.
J’ai aimé les histoires imbriquées les unes dans les autres, alors que chacun rencontre un autre qui lui raconte son histoire. Les personnages ont tous une psychologie différente et viennent questionner la vision donnée au lecteur dans les histoires des autres, apportant une vraie dimension de réflexion au récit.
Enfin, la base de science-fiction que nous connaissons tous avec l’étudiant en science qui crée une créature de cauchemar dans son obsession de donner la vie est réussie. Si on est dans de l’imaginaire pur avec finalement un côté scientifique très peu creusé, l’horreur est savamment diffusée dans le roman. Et on ne peut que souligner le travail de Minalima dont les illustrations viennent souligner l’ambiance pesante ! Essentiellement bleues avec des touches de jaune, elles apportent une identité visuelle forte au roman.
A cœur des Alpes Suisses
Une partie qui m’a (agréablement) surprise, c’est tous les passages de voyages et de descriptions de paysages. Quoique parfois redondantes, elles sont globalement jolies (et encore plus avec MinaLima qui les a illustrées !). C’était également amusant de voir des coins vers chez moi, notamment autour de l’Arve (et je comprends que l’autrice ait aimé ces endroits au point de les mettre dans le roman).
En plus de la Suisse où se déroule une bonne partie de l’intrigue, il y a aussi une partie en Angleterre puis Ecosse que j’ai beaucoup aimée, d’autant plus que c’est un moment charnière de l’intrigue.
La question du méchant et de la vengeance
Je savais que dans l’histoire le monstre n’était pas le méchant mais le récit est particulièrement terrible. On découvre un créateur effrayé par sa propre création, et persuadé que son monstre est foncièrement mauvais alors même que ce dernier lui prouve sa curiosité, sa bienveillance et son décalage de la société. Les préjugés liés à l’apparence jouent un rôle majeur en divers endroits de l’intrigue.
Alors qu’on se place au début du côté de Frankenstein, de sa peur et de ses remords, je trouve que le discours du monstre alors qu’il raconte ses premiers mois de vie et son refuge près d’une famille dans un village apportent un éclairage différent de la situation. Et voir Frankenstein refuser à sa créature de lui offrir de la compagnie, par peur plus que pour une raison véritable, est un crève-cœur. Le tourbillon de vengeances et contre-vengeances qui s’ensuit alors que chacun tente de détruire encore plus l’autre apporte une fin particulièrement amère à l’histoire, mais la rend également mémorable.
En conclusion
J’ai apprécié de découvrir ce classique de la science-fiction, qui est assez éloigné des clichés que j’avais en tête à son sujet ! Une histoire qui vaut le détour, avec autant d’actions que de belles descriptions !
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