Pour l’amour des dieux de Sarah Underwood
Merci aux éditions Casterman pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’une tragédie grecque avec le roman Pour l’amour des dieux de Sarah Underwood.
J’avais reçu il y a un an la version anglaise (Lies we sing to the sea) avec mon abonnement Illumicrate et je l’avais commencé (environ 100 pages) mais mis en pause et jamais repris, ayant privilégié les romans en français (comme c’est pratique !) que je dois chroniquer.
A l’occasion de sa sortie en français, j’ai donc pu le lire en entier et me voilà pour vous faire un bilan ! C’est une lecture qui ne m’a pas touchée autant que je l’aurais voulu mais qui sera forcément le nouveau chouchou des fans de Madeline Miller qui avaient adoré Circé ou Le chant d’Achille. On retrouve une plume assez similaire, une histoire tout aussi tragique et prenante et toujours cette inspiration mythologique parfaitement maitrisée !
A noter qu’il s’agit d’un tome unique !
Le résumé
Depuis des siècles, douze jeunes filles d’lthaque sont sacrifiées à Poséidon chaque printemps.
Tel est le funeste sort de ce royaume maudit qui se préserve ainsi de la colère divine. Alors, quand Léto est désignée, nulle échappatoire. Elle est exécutée.
Pourtant, la mort n’est pas sa destinée. Elle se réveille bien vivante sur une île oubliée de tous. Devant elle se tient Mélantho, la troublante immortelle aux yeux verts qui a le don de commander à la mer. Elle l’accueille et lui révèle la seule manière de briser la malédiction : Léto doit assassiner le prince d’Ithaque…
~ Retour sur cette lecture ~
Une tragédie grecque
Dès le début du roman, on est transportés à Ithaque, aux côtés de Léto qui va être sacrifiée au nom d’une ancienne malédiction. On découvre au travers de son point de vue, puis de celui du prince Mathias, combien l’île souffre de ce sacrifice récurrent, ainsi que les conséquences si les habitants refusent de sacrifier les douze jeunes filles marquées chaque année.
Et puis contre toute attente Léto survit, son chemin rejoignant celui de l’immortelle Mélantho, et commence alors le récit d’une vengeance et l’histoire entremêlée de ces trois personnages clés, déterminés à mettre fin à la malédiction…
La romance saphique
Une tragédie grecque, OK, mais une tragédie grecque avec une romance entre deux femmes c’est forcément un grand OUI. Et sur ce point, j’ai adoré Pour l’amour des dieux. Voir la relation entre Mélantho et Léto évoluer alors que leurs sentiments se renforcent était incroyable !
Mais ce que je trouve vraiment incroyable avec Pour l’amour des dieux, c’est la façon dont Sarah Underwood décrit les scènes d’intimité qui se déroulent dans le récit (et il y en a plusieurs) : tout en suggestion et avec pudeur, c’est assez pour que chacun puisse se les imaginer sans être graphique, la dose parfaite pour du Young adult selon moi.
Léto et Mélantho par @xylica
Le destin du prince Mathias
J’aime les personnages complexes et c’est indubitablement ce qu’est le prince Mathias. Plein d’empathie, soucieux de son peuple, sa position privilégiée fait cependant qu’il ne s’est jamais penché concrètement sur comment arrêter la malédiction… Jusqu’à cette année où cette jeune femme rousse sacrifiée a soutenu son regard tout du long et réveillé quelque chose en lui.
De son point de vue, on voit la difficulté de sa position (et ce que lui fait subir la reine… qu’est-ce qu’on la hait celle-ci), le deuil difficile de sa grande sœur qui a fait partie des sacrifiées des années plus tôt, les remords de devoir continuer ces sacrifices tous les ans… Et la détermination à renflouer les caisses d’Ithaque, par un mariage stratégique.
Léto et Mathias par Sophie Jade
Si j’ai beaucoup aimé les chapitres de Léto et Mélantho, c’est son point de vue que j’ai préféré, peut-être parce que ses pensées sonnaient très juste même s’il est parfois un peu naïf.
Mais…
Malgré tous ces points ultra positifs, j’ai gardé une certaine distance avec le texte, sans ressentir de fortes émotions. Je me suis fait la remarque que c’était tout pile ce que j’avais ressenti en lisant Circé de Madeline Miller : le texte est plaisant à lire, l’intrigue intéressante, la qualité du récit indéniable… Mais la plume ne me fait pas ressentir de fortes émotions comme ça peut être le cas pour d’autres textes.
Par contre si de votre côté vous avez aimé Circé ou Le chant d’Achille, encore une fois je ne peux que vous recommander Pour l’amour des dieux car il est exactement dans la même veine !
En conclusion
Un très bon roman qui offre une intrigue épique digne des classiques de la mythologie grecque, à base de vengeance et de sacrifices. Des personnages profonds, une romance réussie et des destins tragiques : voilà ce que promet Pour l’amour des dieux.
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?