Je ne meurs pas avec toi ce soir
Merci à Page Turners pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui je vous retrouve pour parler d’un roman qui se trouve résonner tout particulièrement avec l’actualité : Je ne meurs pas avec toi ce soir de Kimberly Jones et Gilly Segal.
Pour vous replacer dans le contexte, ce roman traite d’émeutes qui dégénèrent, de violences policières et de racisme. Les auteurs dénoncent tout cela et plus encore au travers d’un récit de fiction qui est toutefois réaliste dans ses évènements et qui retranscrit, ou du moins tente de retranscrire ce que peuvent avoir vécu les survivants d’une émeute.
Il est basé sur des témoignages recueillis par les auteures et se déroulent aux Etats-Unis (le pays d’origine du roman). On sent la volonté de parler de ces sujets souvent boudés par la presse, à moins qu’il n’y ait matière à faire un reportage à sensation, et surtout l’envie de partager avec les mots justes les injustices qui créent ces situations.
Le résumé
Campbell Carlson et Lena James ne sont pas amies.
Avec son style d’enfer et son petit ami canon, Lena est la star du bahut. Quant à Campbell, nouvelle au lycée McPherson, son objectif est simple : terminer l’année sans se faire remarquer.
Pourtant, c’est ensemble que Lena, noire, et Campbell, blanche, se retrouvent au cœur d’une émeute raciale à la suite d’un match qui tourne mal. Quand la situation dérape totalement et s’étend à toute la ville, les deux jeunes filles n’ont plus qu’une solution : fuir.
Réussiront-elles à se faire assez confiance pour survivre ?
Un roman nécessaire…
Par son sujet et son aspect proche du témoignage, Je ne meurs pas avec toi ce soir est le genre de roman qu’il faudrait mettre entre toutes les mains, la preuve que la fiction peut faire avancer les choses. Le genre de roman qui amène en douceur à réfléchir, qui permet de s’éduquer.
Les thèmes ? Racisme ordinaire, violences policières, manifestations pacifiques qui dégénèrent en émeutes… Les auteures en parlent d’une voix qui semble juste, et nous font vivre toutes ces horreurs à travers leurs deux personnages. Les sujets sont bien amenés, étudiés. On sent la colère, on sent la peur, on sent ce sentiment d’injustice affreux.
A travers le personnage de Campbell, on réalise combien l’indifférence, le manque de tact et le racisme ordinaires sont dangereux alors que Lena lui fait comprendre combien elle est parfois dans le faux. On voit ce personnage qui n’est pourtant pas malveillant s’enfoncer parfois dans des tirades à base de préjugés dangereux qui sont à l’origine du racisme, quand bien même Campbell n’a rien de mauvais. Le fait qu’elle réalise peu à peu ses erreurs au contact de Léna est génial et je pense que ce roman pourrait aider beaucoup de gens à prendre conscience du racisme ordinaire dont ils peuvent faire preuve.
Lena, elle, découvre que ses préjugés sont eux aussi problématiques. Elle croit le début Campbell riche sur la simple base de sa couleur de peau et lorsqu’elle réalise combien sa compagne d’infortune est démunie, elle révise aussitôt son jugement. S’il n’y a pas de racisme dans ce sens, il s’agit plutôt de laisser tomber une barrière qu’elle avait instaurée et apprendre à comprendre l’autre.
…mais littérairement pas aussi convaincant qu’on ne le voudrait
Même si le sujet est marquant et même si les auteurs finissent par nous embraquer dans cette fuite éperdue, j’aurais aimé accrocher davantage aux personnages. J’aurais aimé faire leur connaissance un peu plus tôt, en apprendre plus sur elles, m’attacher à elles avant que la situation ne dégénère pour mieux avoir le cœur brisé par la suite (je sais que c’est bizarre mais je suis sûre que vous voyez ce que je veux dire).
Alors que Campbell se ramène sans cesse à son passé, à travers les yeux de Lena on la voit comme une jeune fille mal dans sa peau et peu dégourdie, et ce alors que dans l’autre sens Campbell admire Lena. C’est déroutant de voir ce rapport s’inverser sans cesse à chaque action du roman et si voir les deux héroïnes se rapprocher et grandir à chaque épreuve qu’elles traversent, il n’est pas toujours évident de les suivre.
Je n’ai malheureusement vraiment accroché à aucune des deux et cela restera ma grosse déception concernant ce roman : je pense qu’avec des personnages mieux approfondis le lecteur s’implique beaucoup plus émotionnellement, et dans le cas d’un roman comme celui-ci cela démultiplie l’impact qu’il aura.
En conclusion
Je ne meurs pas avec toi ce soir est un roman nécessaire et social qu’un maximum de gens devrait lire. Je ne meurs pas avec toi ce soir est le genre de titre qui dénonce en faisant vivre au lecteur les injustice et en le plaçant par la fiction dans une position qui l’amène à comprendre un peu mieux l’actualité.
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?
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