Si je n’existe pas de Cat Kueva
Merci à la Collection R pour l’envoi de ce roman.
Helo ! Aujourd’hui je vous propose ma chronique du roman Si je n’existe pas de Cat Kueva.
Si je n’existe pas est un OVNI (pas au sens propre, hein, c’est une métaphore), unique en son genre. Le genre de roman où on se demande à chaque seconde « est-ce que c’est réel ? Ou est-ce que c’est seulement dans l’imagination de la protagoniste ? ».
Personnellement, mon bilan lecture est très mitigé. Il y a des bons points et d’autres aspects avec lesquels je n’ai pas du tout accroché, et que je détaillerai dans la suite de cette chronique. Après lecture, je ne suis pas certaine de faire partie du public cible et je le rangerai plutôt avec Dans le bleu, qui m’avait laissé la même impression après lecture.
Le résumé
Camille aime les livres plus que tout. Ils sont son refuge dans le fracas du monde. À vrai dire, le monde, elle le fuit.
Tout bascule lorsque, dès son premier jour au service des archives des bibliothèques de la ville, elle découvre un mystérieux roman dans lequel apparaît mot pour mot un texte tiré de son journal intime.
En réalité, le roman entier semble raconter la vie de Camille, incarnée par le personnage d’Alice. Profondément chamboulée, la jeune femme se lance à la recherche de l’auteur du roman, au risque de s’y perdre…
~ Retour sur cette lecture ~
Le style d’écriture
Tout en circonvolutions et métaphores, le style de Cat Kueva pour Si je n’existe pas est travaillé… Et à mille lieux des plumes simples que j’affectionne habituellement. C’est le premier point qui m’a freinée : j’avais du mal à rentrer dans l’intrigue tant les descriptions sont parfois étranges.
« Les deux vis n’étaient pas de la même couleur. L’une laiton, couleur cuivrée, l’autre gris acier, peut-être en inox. Pourtant la forme des deux têtes de vis était identique. La différence de couleur était-elle due à l’éclairage ? Le plafonnier du quatrième étage baignait le palier d’une lumière plate, jaunasse et uniforme. Sur la porte en bois blond d’un des six appartements, la plaque « Appartement 66 » arborait deux vis de couleurs différentes, l’une dorée, l’autre argentée. Différents ? Et alors ? ».
Cat Kueva, Si je n’existe pas
Une héroïne décalée
Camille est une originale, on le voit avant même que ne commence à apparaître l’aspect paranormal du récit. Au-delà de son aversion pour les interactions sociales, il y a son obsession du détail et sa façon d’être, de penser.
Elle est plus âgée que les héroïnes que l’on voit habituellement en Young Adult et apporte une vision de la sexualité et de l’amour très en décalage avec ce qu’on lit dans ce genre. Je trouve qu’en dehors de ses particularités, cette différence d’âge se fait ressentir en plusieurs points (elle trouve une colloc, un job) et contribuent à l’excentricité du roman.
Un roman à la inception
Le point fort du roman, c’est qu’en partant d’un ancrage réaliste il nous fait douter : ce que vit Camille, est-ce la réalité ? Dès lors qu’elle découvre sur son lieu de travail un livre qui contient des extraits de son journal intime et de fortes similitudes avec sa vie, le doute s’immisce. Et d’étranges rebondissements le renforcent : et si tout cela n’était pas réel ? Si Camille était simplement folle ? Si elle avait des visions ?
J’ai apprécié certains passages en particulier qui font douter le lecteur, comme les échanges avec Hakim ou quand Camille recherche l’auteur de Si je n’existe pas, qui se trouve habiter dans la même ville qu’elle.
Cat Kueva joue avec le lecteur, le perd dans les multiples couches superposées qui composent le roman. A la fin, on a l’impression d’assister à l’ouverture de poupées russes, toutes imbriquées. Je ne suis pas sûre d’avoir tout saisi mais je suis certaine d’une chose : c’est un livre qui continue à faire cogiter le lecteur une fois posé.
En conclusion
Si je n’existe pas m’a convaincue dans l’intrigue, mais moins dans son exécution. J’ai eu parfois du mal à suivre le fil des pensées de l’héroïne et le style de l’auteure, tout en figures de style, m’a parfois perdue. Je pense néanmoins, qu’il pourra trouver son public, peut-être moins Young adult et plus adulte ?
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?