Pas la fin du monde de Rachel Corenblit
Merci à Page Turners pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui je vous propose la chronique d’une faction basée sur une histoire vraie : Pas la fin du monde de Rachel Corenbilt.
Le roman raconte avec simplicité et émotion l’histoire d’une famille déchirée qui va se reconstruire pendant une catastrophe industrielle qui s’est réellement produite : l’explosion de l’usine AZF à Toulouse le 21 septembre 2001.
J’ai aimé les multiples points de vue (même si je pense que je les aurais encore plus appréciés s’ils avaient été écrits à la première et non à la troisième personne) et les fans de romans contemporains trouveront leur bonheur dans ce court récit qu’est Pas la fin du monde.
Le résumé
Toulouse, 21 septembre 2001.
Léon a 17 ans, un chagrin d’amour et une famille disloquée depuis le divorce de ses parents.
Sa sœur Frida, 22 ans, est en colère. Contre tout le monde, tout le temps.
Dans leur ville touchée par l’une des plus grandes catastrophes industrielles du XXIe siècle, tous deux tentent de réparer les liens. De reconstruire leur monde sous un jour nouveau.
~ Retour sur cette lecture ~
L’histoire d’une véritable catastrophe
J’ignorais qu’il y avait eu une catastrophe industrielle d’une telle ampleur à Toulouse (vous me direz, en étant née en 1999 j’étais un peu jeune pour m’en souvenir). En tout cas, le vivre à travers un roman est assez intense, surtout que l’auteur transmet parfaitement le stress et la surprise dans ses mots.
Je trouve très intéressant que Rachel Corenbilt ait fait le choix de se baser sur un événement réel pour raconter cette histoire, et c’est toujours une occasion de se cultiver sur le sujet. Dans la réalité, l’explosion de l’usine AZF a fait 30 morts et plus de 8000 blessés et le roman tente (d’une manière qui m’a l’air tout à fait réussie) de nous faire ressentir la panique et l’angoisse des personnes qui ont dû s’organiser après la catastrophe.
Une famille déchirée
L’histoire de la famille de Léon et Frida est touchante, d’autant plus qu’on découvre peu à peu les points de vue de chacun. De la grand-mère qui a survécu aux horreurs de la seconde guerre mondiale à la mère qui a tout laissé tomber par amour avant d’être lassée par le quotidien, au père fragile et triste, tous ont un parcours émouvant.
Ma préférence va sans aucun doute à Frida (qui n’est pas aussi en colère que ce que laisse entendre le résumé) et à Aida, la grand-mère. Deux personnages forts qui se soucient des autres et tentent de faire tenir ensemble ce qu’il reste de leur famille, chacune à leur manière.
La mère est dans un état d’esprit particulier, on sent qu’elle tient à ses enfants mais elle ne sait pas comment le leur montrer, et elle est heureuse d’avoir refait sa vie. Elle veut les aider, mais pas entendre parler de son ex-mari qui lui rappelle une période difficile de sa vie. En tant que lecteur, on est partagé entre la compassion et le mépris envers elle, ce qu’encore une fois l’auteure nous fait parfaitement ressentir.
Le passage du point de vue du père est l’un des plus touchants. On voit sa détresse mais aussi son envie permanente d’aider les autres, sa bienveillance. Cette fois-ci on est à 100% du côté de la compassion, c’est un personnage qu’on a envie de soutenir et d’aider.
J’ai adoré le fait que tous les personnages de Pas la fin du monde soient aussi travaillés : des sentiments, des qualités, des défauts… Ils sont particulièrement réalistes.
Léon et Frida
J’ai eu plus de mal avec Léon, surtout au début où il fait preuve de beaucoup d’égoïsme. Ses confrontations avec sa mère et sa sœur sont aussi terribles. Mais il y a deux choses que je trouve extrêmement intéressantes avec ce personnage : il évolue tout au long du récit et la perception que ses proches ont de lui est hyper éloignée de la perception qu’il a de lui-même. Ces deux aspects contribuent à le rendre réaliste et intéressant à suivre.
La relation entre Frida et Léon est chaotique. Il lui reproche d’être parfaite (pourquoi ???) et elle ne sait pas comment se comporter avec lui puisqu’il prend ses distances (pourquoi, bis ???). J’avoue avoir eu du mal à comprendre leur fonctionnement, des étranges réactions chez leur mère à leurs disputes en passant par leurs (rares) moments de complicité. On aurait pu penser que le divorce de parents les aurait soudés mais ils se comportent presque comme des étrangers et ont une vision très déformée de l’autre. C’est l’unique aspect de l’histoire qui m’a un peu moins plus
En conclusion
Une très bonne lecture contemporaine, émouvante et bien construite avec des personnages aussi imparfaits qu’attachants. Un drame familial sur fond de drame réaliste très bien écrit.
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?