
Northanger Abbey de Jane Austen
Merci aux éditions Flammarion pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un classique que j’ai pris plaisir à relire récemment : Northanger Abbey de Jane Austen.
Flammarion Jeunesse étoffe sa collection des Classiques (grâce à laquelle j’avais déjà découvert Le vent dans les saules et relu Les quatre filles du Docteur March cette année) et s’attaque à l’œuvre de Jane Austen. Et quel plaisir de les voir commencer par un titre moins connu, qui est l’un de mes favoris de l’autrice (à égalité avec l’excellent Emma).
J’ai adoré me replonger dans cette parodie de roman critique qui se moque tant des récits de l’époque que de son héroïne. Le ton est moqueur et l’intrigue prenante, le tout résolument moderne pour un classique. Bref, c’est toujours l’un de mes Jane Austen préférés !
Le résumé
Catherine Morland est une jeune fille dont l’esprit déborde d’imagination. Passionnée de littérature gothique, elle brûle de découvrir le monde, qu’elle se figure identique à ses rêveries. L’occasion se présente quand elle est conviée à séjourner dans la ville de Bath par ses voisins, Mr et Mrs Allen. Catherine prend alors conscience des tourments de la vie mondaine mais fait la rencontre du bel Henry Tilney. Quand ce dernier l’invite à passer quelque temps dans la demeure familiale, l’antique Abbaye de Northanger, Catherine est aux anges. Ses espoirs si romanesques seront-ils déçus ?
~ Retour sur cette lecture ~
Une héroïne naïve mais attachante
Catherine est une héroïne très naïve, naïveté dont certains personnages profitent d’ailleurs au cours de l’histoire. Jane Austen n’est pas une amatrice du show don’t tell (moins populaire à son époque ?) et prend le temps de décrire/critiquer les choix et la personnalité de chacun des personnages que l’on rencontre, et de commenter tous les choix de Catherine.
J’aime l’imperfection de Catherine car c’est en partie ce qui la rend attachante, elle prête toujours les meilleures intentions du monde et on lui souhaite d’avoir raison, de garder cette fraîcheur et cette innocence. Et quand elle devient plus méfiante et laisse son imagination s’emballer une fois à Northanger, on rit avec l’autrice de son engouement tout en se disant qu’on aurait sûrement la même curiosité de lectrice !

Une satire de la société
Avec des personnages très caricaturaux, Jane Austen se moque de la bonne société de son époque. On les voit venir de loin, à moitié parce que l’autrice nous met sur la voie et à moitié par leur comportement. Si la narration très distante empêche de ressentir les émotions des personnages, elle a l’avantage de se prêter particulièrement bien à la critique sociale.

Illustration par Jonathan Burton pour une édition VO
On est à fond sur ce concentré de gossips, à lever les yeux à chaque intervention des Thrope (peu importe lequel), à sourire à la bienveillance et au côté décalé de Mrs Allen (et son obsession pour ses toilettes), à s’enthousiasmer de ce si intéressant et charmant Mr Tilney.
L’autrice se moque également de Bath où tout le monde va pour être vu, avec ses rituels codifiés qui ne visent qu’à démontrer encore et encore sa place dans la société Britannique. Il est facile de faire quelque chose qui ne soit pas de bon ton, et encore plus lorsque l’on n’a pas les codes ou les connexions adéquates ! La fraîcheur campagnarde et l’enthousiasme de Catherine tranchent avec le côté blasé des Londoniens déjà lassés de la ville thermale, qui n’en voient plus les plaisirs et distractions. Elle rappelle de profiter de ce qu’on tient pour acquis plutôt que de s’en plaindre et n’en est que plus agréable à suivre. C’est d’ailleurs ce même enthousiasme pour la découverte de Northanger Abbey qui crée une partie de l’intrigue !
Se moquer des lectrices et du roman gothique
Si je ne suis pas connaisseuse en romans gothiques, je suis toujours charmée par le côté très universel de Northanger Abbey qui pourrait tout aussi bien se moquer de la bit-lit actuelle (Jane Austen aurait descendu Twilight en flèche dans le roman sans aucun doute si elle en avait eu l’occasion !). En soulignant l’imagination de Catherine et son penchant pour les romans mystérieux aux héros romantique, elle fait écho aux attentes/rêveries toujours actuelles des lecteurs et lectrices et c’est l’un des aspects que je préfère du roman !
En conclusion
Northanger Abbey reste l’un de mes romans préférés de Jane Austen ! Toujours aussi critique et moqueuse, l’autrice livre une histoire simple et entraînante avec pour centre une héroïne à l’opposé de la Mary-Sue, candide et pleine de défauts. J’ai adoré cette relecture et sur ce, je m’en vais prolonger l’expérience en allant regarder l’excellente adaptation au cinéma de 2017 dont je ne me lasse pas !
J’espère maintenant que le prochain Jane Austen dans la collection des Classiques de Flammarion Jeunesse sera Emma !

Vous aimerez aussi

Les Davenport de Krystal Marquis
14 avril 2023
Les enchanteresses tome 3 : La porte du Sidh
24 février 2023