Le ciel de Joy de Sophie Adriansen
Merci aux éditions Flammarion Jeunesse pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un roman contemporain émouvant sur le thème de l’avortement : Le ciel de Joy de Sophie Adriansen.
J’aime beaucoup les contemporains Young adult sur ce thème car ils traitent du sujet avec énormément d’émotion et de bienveillance, et Le ciel de Joy ne fait pas exception à la règle. C’est une histoire poignante, nécessaire et raconté avec une très belle plume.
Le roman m’a pas mal rappelé No kids que j’ai lu l’année dernière un peu près à la même période, si vous aimez l’un alors je vous recommande l’autre et inversement !
Le résumé
L’amour de Robinson, c’est la plus belle chose qui arrive à Joy en cette année de première. Un amour précieux quand on vit, comme elle, dans une famille où les hommes ne restent pas. De fous rires en discussions sans fin, rien ne peut compromettre ce bonheur. Jusqu’au jour où Joy apprend qu’elle est enceinte. Un bébé à 17 ans, c’est l’histoire de sa mère et de Mamika, pas la sienne. Joy sait quel choix faire : elle va avorter. Mais sans le soutien de sa famille, Joy n’est pas aussi libre qu’elle le pensait…
~ Retour sur cette lecture ~
Un roman loin des clichés
Joy est une adolescente attachante. Grande lectrice, un peu originale mais bienveillante, elle traverse le lycée avec assurance accompagnée de sa meilleure amie Victoire, et depuis peu de son petit copain Robinson.
Avec lui c’est l’amour fou : ils sont sur la même longueur d’onde, fusionnels. Ils découvrent ensemble leur sexualité, dans le consentement et la bienveillance. On savoure cette relation toute en douceur et si on sait ce qui va arriver à cause du résumé, le début du roman est adorable.
Et puis vient la surprise : Joy est enceinte. Là encore, loin des clichés des parents qui la poussent à avorter ou du petit ami immature, Robinson réagit avec beaucoup de prévenance. Il fait des erreurs, ne dit pas toujours ce qu’il faut, mais ne le fait jamais avec une mauvaise intention et veut sincèrement être là pour Joy. Quant à sa famille, la situation les met face à leur propre histoire…
Une histoire familiale
Mamika a eu la mère de Joy à 17 ans, qui elle-même a eu Joy à 17 ans. Dans ce contexte, avec ces femmes qui avaient le choix et ont choisi d’avoir un enfant, le choix de Joy est une remise en cause difficile pour elles. C’est comme si elle questionnait leur maternité adolescente, et rejetait leur choix en sortant du schéma familial.
Si j’ai été extrêmement triste de ne pas les voir apporter à Joy le soutien dont elle avait besoin, j’ai aussi adoré la façon dont Sophie Adriansen nous amène à comprendre le choix de ces femmes en montrant leurs propres histoires, leurs visions de la situation.
La liste de Joy
Puisque pour avorter Joy doit être accompagnée d’une personne majeure, elle fait une liste des gens susceptibles de l’aider. Liste qui se réduit rapidement : sa mère et sa grand-mère refusent catégoriquement. Elle s’adresse alors à son entourage, qui va se révéler plein de surprises : des non bienveillants et justifier, d’autres plus difficiles à encaisser (dont une personne qui se révèle « pro-life » qui va se montrer affreuse avec Joy !) et un compte à rebours qui s’enclenche, les semaines qui défilent alors que Joy cherche désespérément une solution.
J’avais pensé à deux personnes comme solutions finales et l’une d’elles s’est effectivement révélée être celle qui a accompagné Joy. Je ne veux pas en dire trop pour ne pas gâcher votre lecture mais j’ai trouvé la conclusion du roman très belle et émouvante, que ce soit grâce à la personne qui aide Joy ou la réaction de sa mère et de Mamika une fois l’opération passée.
Lectures croisées
Je le disais au début de cette chronique, Joy est une grande lectrice. Et l’une des forces de Le ciel de Joy, c’est que l’épreuve que traverse Joy est entrecoupée de petits morceaux de ses lectures où sont racontés des héroïnes qui avortent : dans des cadres où c’est autorisés, d’autres où c’est interdit, par choix ou non, à des moments clés de l’histoire comme celui où a été publié le manifeste des 343…
Ces coupures enrichissent le récit et surtout le propos clé du roman sur l’importance de pouvoir choisir à travers une foule d’autres exemples que celui de Joy. Et en plus de cela, ils accompagnent le cheminement des pensées de Joy alors que les semaines défilent…
En conclusion
Le ciel de Joy est un roman émouvant, beau avec un message important. A lire sans hésiter et surtout idéal pour les médiathèques et CDI, où il a parfaitement sa place !
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?