
La cité de l’oubli de Sharon Cameron
Merci aux éditions Pocket Jeunesse pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un roman one shot de science-fiction qui a su me surprendre : La cité de l’oubli de Sharon Cameron.
J’aime ce genre de roman dont le résumé mystérieux ne dit pas grand-chose, dans lequel le lecteur est dans le flou au début. Et quel flou maîtrisé ! J’ai accroché à fond, même s’il faut accepter de se laisser porter et de ne découvrir que petit à petit de quoi il retourne.
Si le cadre est génial et le roman hyper appréciable au global, j’avoue par contre que quelques retournement sur la fin m’ont moins convaincue, peut-être parce qu’ils étaient un peu simples et prévisibles.
En tout cas si vous aimez les univers bien ficelés et les romans qui proposent une immersion originale, vous pourrez aimer La cité de l’oubli !
Le résumé
Tous les douze ans, les habitants de Canaan subissent un phénomène mystérieux : ils perdent la mémoire et oublient qui ils sont. Ceux qui n’ont pas consigné leurs souvenirs dans leur journal perdent leur identité et deviennent des parias. Les autres se reconstruisent grâce aux informations qu’ils redécouvrent dans leur journal. Nadia, 16 ans, cache un lourd secret : il y a douze ans, elle n’a pas oublié. Elle se souvient du chaos qui a saisi la cité, tout comme elle se rappelle que son père a falsifié les journaux de sa mère et de ses sœurs pour les abandonner… À l’approche du nouvel Oubli, elle redoute que sa famille soit de nouveau éclatée. Pour éviter cela, elle doit percer le secret de ce phénomène, avant que tout le monde ait oublié.
~ Retour sur cette lecture ~
Un mystère omniprésent
On ne sait pas grand-chose au début, et tout ce qu’on sait est intriguant. Déjà, les habitants oublient tout de façon cyclique, tous les 12 ans. Ensuite, ils le savent et pallient au problème en notant l’intégralité de leur vie dans des carnets qu’ils portent au poignet. Enfin, personne ne quitte la cité, jamais.
Enfin… Sauf Nadia, qui a tout de l’héroïne typique d’une dystopie Young adult : discrète et un brin rebelle, elle quitte la cité chaque nuit (pendant le « repos ») pour explorer les environs. Et c’est d’ailleurs l’élément déclencheur du récit : peu après le début de celui-ci, elle se fait prendre sur le fait par un camarade. Ce dernier, plus curieux qu’autre chose, lui fait du chantage : soit elle l’emmène au dehors, soit il la dénonce.
Nadia à la recherche de la vérité
Dans cette ville mystérieuse où tout le monde oublie tout, tous les 12 ans, Nadia est spéciale : elle n’a pas oublié. Cette particularité est à la fois une bénédiction (puisqu’elle la rend moins sujette à la manipulation évidente des dirigeants) et une malédiction (elle se souvient de manigances familiales et des actes répréhensibles qui ont lieu lors de l’oubli.
En l’occurrence, on comprend pourquoi c’est elle qui nous raconte cette histoire : elle est la plus à même de repérer les grains de sable dans l’engrenage qu’est Canaan. Et des grains de sable, ce n’est pas ce qui manque ! Livres disparus, punitions publiques…
L’univers bien construit
Sharon Cameron trouve un équilibre délicat entre la familiarité (plein de notions que nous comprenons et qui sont comme dans notre société) et la remise en question. Par exemple, dans La cité de l’oubli, les maisons sont collées et ont toutes leur jardin sur le toit. C’est à la fois facile à se représenter et dépaysant, et c’est ce que l’autrice parvient à rendre avec de nombreux aspects de la société qu’elle dépeint.
Une pointe de romance
Entre Gray et Nadia, on comprend vite qu’il y aura bien plus que la complicité de deux ados qui fuient la cité de nuit. La romance s’installe peu à peu et je l’ai trouvée bien dosée : pas tant que ça dans les pensées de Nadia (après tout, survivre semble plus important !) et amenée de façon crédible.
De révélations en révélations
Ça c’est le paragraphe où je parle sans trop en dire, juste pour vous mettre l’eau à la bouche !
Alors le positif pour commencer : les découvertes de Nadia et Gray font sens, et le worlbuilding se révèle encore meilleur à chaque nouveau chapitre, cohérent et poussé jusqu’au bout. J’ai aimé la façon dont l’autrice déroule son récit, nous donnant sur la fin les clés de l’univers pour comprendre tant la cité que les machinations politiques en marche.
Par contre, un peu déçue par le côté des méchants : c’est très manichéens, le discours est moins étayé et j’ai eu l’impression qu’il fallait un antagoniste, mais que l’autrice y avait mis moins de soin que les autres aspects du récit. Un peu dommage !
En conclusion
Une bonne lecture avec un univers bien pensé et juste ce qu’il faut de suspens. La cité de l’oubli saura plaire aux lecteurs de dystopie ou SF ado à la recherche d’un roman rapide à lire et distrayant.
Dans un tout autre genre, je vous recommande également Projet Bluebird de la même autrice !
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?


Anatomy – Love story de Dana Schwartz
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