Korento tome 1 : L’envol
Merci aux éditions Milan (Page Turners) pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’une dystopie originale : Korento tome 1, L’envol, d’Anne-Maija Aalto.
Bon, disons le tout de suite, je n’ai absolument pas accroché à ce roman. Malgré des thèmes prometteurs et un propos intéressant, je suis restée totalement détachée de la narration et je n’ai pas réussi à être émue par Satomi et son histoire. La plume de l’autrice, bien que dénonçant de façon vive des problèmes à la fois dystopiques et actuels, était pour moi trop descriptive et répétitive par moments.
Comme toujours en cas de chronique négative, je vous invite évidemment à vous faire votre propre avis sur le roman !
Le résumé
Alors que la montée des eaux a remodelé le monde, Satomi, 18 ans, tente de survivre. Ayant grandi sur le territoire de l’Union, l’ancien Japon et considérée comme une citoyenne étrangère – sans droits, sans éducation et vivant dans une grande précarité -, elle est parquée depuis toujours dans le village d’internement 55 où elle travaille sans relâche. Alors que son amie Mai – avec qui elle rêvait de liberté, d’une vie meilleure – est enlevée pour devenir la nymphe d’un commandant de l’Union, Satomi se retrouve plus seule que jamais et perd espoir. Jusqu’à ce qu’elle découvre qu’il y a longtemps, ses parents faisaient partie d’un collectif et qu’ils ont tenté de se soulever contre le gouvernement et l’oppression. Un vent nouveau se lève alors dans le cœur de la jeune fille. Ne serait-il pas temps de raviver la flamme de la résistance, et de se battre pour sa propre liberté ?
~ Retour sur cette lecture ~
Une population maltraitée
Satomi a grandi dans un village d’internement. D’une petite fille pleine de rêves, elle est devenue une ado maussade, qui se satisfait néanmoins de son sort en pensant que d’autres vivent pire. C’est d’ailleurs l’un des grands thèmes de Korento : on découvre combien l’Union a perfectionné l’art de garder les citoyens étrangers dans une situation précaire et insatisfaisante, mais pas au point d’entraîner une révolte. Ils leur jettent des miettes de temps à autres, tout en leur faisant subir en parallèle des traitements inhumains comme le travail forcé jusqu’à l’épuisement, une stérilisation systématique, une interdiction de s’instruire…
De façon générale, le roman dénonce à travers différentes histoires (celle de Satomi et d’autres qu’elle a entendues et nous relate) le traitement de ceux que l’Union a déclaré être des citoyens étrangers : parqués dans des camps (qui rappellent des camps actuels dans certaines parties de la Chine), endoctrinés et contraints aux tâches les plus ingrates…
Une dystopie sans faux-semblants
Là où j’ai été surprise (en bien), c’est que le roman décrit sans prendre de pincettes ces réalités. La liste des trigger warnings, énoncée au début du livre, n’est pas à négliger ! Tortures, violences, violences sexuelles, viols… Les citoyens étrangers étant à peine considérés comme des humains, l’Union leur fait subir le pire. Chaque personne de l’entourage de Satomi (y compris elle-même) a une histoire tragique, un ou plusieurs traumas hérités du traitement que leur réserve l’Union.
Pour du Young adult, j’étais étonnée de voir le roman être aussi dur dans les thèmes abordés (quoique je trouve la classification 15+ tout de même pertinente).
« Show don’t tell »
Niveau narration, j’aime beaucoup les romans suivant le conseil populaire du « Show don’t tell », c’est-à-dire montrer les choses plutôt que de les raconter. Dans Korento, Anne-Maija Aalto m’a semblé faire l’inverse.
Bien que les idées énoncées soient intéressante, il y a un schéma qui se répète : l’héroïne découvre une idée/un thème, puis le récit l’illustre, soit par une histoire tirée du passée, soit par une confession d’un autre personnage. J’ai parfois eu l’impression que l’autrice voulait absolument tout illustrer, en plus de répéter certaines idées (et notamment le fait que Satomi s’était laissée endormir, alors qu’il y avait toujours des raisons de se battre et de résister). Cette répétition, combinée avec l’aspect très descriptif du texte, a donné pour ma part une lecture lente et manquant d’action. (Pas que je ne m’attende forcément à des batailles épiques et des bombes partout, mais j’avoue que j’attendais de Korento un peu plus de suspens et d’action).
J’aurais bien aimé être plus émue par Satomi également, m’attacher plus à elle et à Mai. Dans certains moments qui se voulaient bouleversants, la distance que j’avais avec les personnages rendait le résultat triste mais pas tragique, et j’ai regretté de ne pas être investie émotionnellement dans cette lecture.
En conclusion
Un roman dont les thèmes et le propos sont intéressant, mais pour lequel je n’ai vraiment pas accroché à la plume. Korento trouvera tout de même peut-être un public parmi les fans de dystopie !
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?