Jan de Claudine Desmarteau
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Jan de Claudine Desmarteau

Merci aux éditions Gallimard jeunesse pour l’envoi de ce roman.

Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’une courte histoire contemporaine coup de poing : Jan de Claudine Desmarteau.

Jan, c’est le genre de roman que je lis occasionnellement pour lire de ma zone de confort, avec des thèmes forts et un mode de narration original. Le genre qui sans être un coup de cœur, laisse une marque au lecteur, une ou plusieurs pistes de réflexion sur la société.

Il se lit très rapidement, en quelques 213 pages de chapitres courts qui s’enchaînent, suivant le fil décousu des pensées de l’héroïne. Avec des thèmes forts comme le placement des enfants ou l’alcoolisme, il saura décontenancer sans difficulté ses jeunes lecteurs !

Le dernier paragraphe de cette chronique contient des spoilers sur le roman. Mais pas de panique, il sera indiqué en rouge et vous pouvez lire le reste sans aucun risque !

Le résumé

Jan a un caractère bien trempé, de l’énergie à revendre et un amour sans bornes pour son petit frère Arthur.

Alors, quand le destin les sépare en les plaçant dans des familles d’accueil différentes, Jan rue dans les brancards. Elle n’a plus qu’une idée : s’évader pour le retrouver.

~ Retour sur cette lecture ~

Une narration qui étonne

Jan raconte elle-même son histoire de façon très décousue, suivant le fil de ses pensées, en s’adressant directement au narrateur. Le récit est donc à la première personne, et l’auteure prend le parti de lui donner un ton spécifique en retranscrivant de nombreuses fautes de langue (certaines vous fileront probablement de l’urticaire comme ça a été le cas pour moi).

Ce choix contribue à donner un ton réaliste au récit, mais apporte également sa dose de désagréments pour le lecteur selon moi car toutes ces fautes contribuent à nous faire sortir du récit, à nous agacer. De plus Claudine Desmarteau force beaucoup le trait par moment (notamment avec les Alcooliques anonymes que Jan appelle les « alcooliques inconnus » un nombre incalculable de fois).

Un résumé pas tout à fait exact

Un des points qui m’avait convaincue de lire ce roman, c’était évidemment son résumé. En fait, c’est plus précisément le fait que Jan se trouvait séparée de son frère et l’injustice que ça représentait, sachant qu’en cas de placement les personnes travaillant là-dessus évitent à tout prix de séparer les fratries.

En fait, elle se retrouve séparée d’Arthur en partie par sa faute (ou plutôt pour sa façon peu saine d’exprimer sa colère par rapport à tout ce qui arrive à leur famille). Mais le côté évasion est lui bien présent et très intéressant !

Le témoignage plein de rancœur d’une fille arrachée à ses parents

Un soir, après une énième dispute, le père de Jan retourne se bourrer la gueule au bar et sa mère part en claquant la porte pour aller se calmer, laissant ses enfants seuls. Puis, des heures plus tard, alors que Jan et Arthur sont vraiment inquiets, leur père rentre au bord du coma éthylique, les forçant à appeler les pompiers. Tous ces évènements entraînent un placement en urgence de Jan et Arthur en foyer, leurs parents étant considérés comme défaillants, et commence leur calvaire de se retrouver loin de chez eux.

On ressent la colère de Jan envers les décisions des adultes dans son texte, surtout envers l’assistante sociale qu’elle surnomme « Lunettes » et qu’elle blâme pour tout ce qui lui arrive. Mais il y a aussi son formidable amour pour son frère qu’elle veut protéger à tout prix (et aussi un peu garder pour elle seule). Une héroïne à fleur de peau qui finit souvent par s’exprimer dans la violence…

De l’espoir

Mais Jan ne se laisse pas abattre et un film montré par son prof de français, Les 400 coups, va l’inspirer. Elle commence alors à rêver d’évasion, de partir loin, de récupérer son petit frère coûte que coûte…

ATTENTION : le paragraphe qui suit contient des spoilers sur le roman dont il est question. Si vous ne souhaitez pas être spoilé.e, vous pouvez aller directement à la conclusion ou lire une autre chronique d’un roman du même genre !

La fin ouverte

Je n’aime pas du tout les fins ouvertes (non mais franchement, quel culot de ne pas conclure son histoire) mais je dois tout de même reconnaître la poésie de celle-ci, avec une mise en abyme très jolie de Les 400 coups. Une fin triste où ils sont retrouvés par les policiers et ramenés au foyer, ou une fin (irréaliste) heureuse où ils sont rendus à leurs parents n’auraient pas conclu le récit avec autant de beauté. Donc pour cette fois, et exceptionnellement, ok pour la fin ouverte.

En conclusion

Une héroïne qui choisit de combattre ce qu’elle vit comme une injustice, à travers des décisions discutables mais que l’on comprend en étant plongés dans sa tête. Un bon roman qui ne sera pas un coup de cœur pour moi, mais qui trouvera ses lecteurs.

Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?

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