Gwen and Art are not in love : une fiction historique déjantée

Merci aux éditions Casterman pour l’envoi de ce roman.

Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’une fiction historique Young Adult 100% Queer (un mélange alléchant, n’est-ce pas ?) : Gwen and Art are not in love de Lex Croucher.

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre au vu du résumé que vous allez découvrir juste en-dessous, qui est assez vague. Certes, de l’humour et un cadre historique fictif, mais sinon… Aucune idée !

Je me suis donc plongée dans cette lecture avec l’intention de rire et de me laisser surprendre et c’est chose faite pour les deux ! J’ai dévoré cette comédie romantique queer décalée et improbable, adoré ces personnages imparfaits et shipé à fond Gwen et Bridget.

Cela dit, je viens de parler de ce qu’est le livre mais afin de l’aider à trouver son public, il faut également que je vous indique ce qu’il n’est pas. A savoir que c’est un récit léger mais aussi lent, qui se centre sur les personnages et leur évolution : si vous cherchez de l’action à la pelle vous ne la trouverez pas ici.

Par contre, si vous voulez une belle relation frère/sœur, des amitiés complices, des baisers volés, des premières fois, des disputes, du chantage et des moments ultra mims avec supplément humour, foncez !

Le résumé

La princesse Gwen aime la chevaleresse Bridget qui l’aime bien en retour. Art, le promis de Gwen aime quant à lui le doux Gabriel, le futur monarque et le frère de Gwen, qui ne sait pas si par hasard il ne serait pas aussi très attiré par le fantasque Art.

Oups ! Ce n’est pas ainsi que c’est censé se passer.

Il y a à l’évidence un énorme problème au royaume de Camelot, car Gwen et Art doivent se marier et avoir beaucoup d’enfants pour le bien du royaume… Or, Gwen et Art ne s’aiment pas, mais vraiment pas du tout. Comment ce petit monde va-t-il se débrouiller pour être heureux et ne pas détruire Camelot ?

~ Retour sur cette lecture ~

L’autoritaire princesse Gwen

Dans Gwen and Art are not in love, on alterne entre les points de vue de Gwen et Arthur ce qui nous permet de découvrir à la fois les deux personnages principaux d’un point de vue interne, avec leurs difficultés et leurs biais, et externes à travers l’œil de l’autre.

Non seulement Lex Croucher fait ce choix, mais elle le réalise avec une main de maître en proposant des personnages ultra nuancés, avec leurs défauts tant connus que découvert par le point de vue externe.

Et cette chère princesse Gwendoline, des défauts, elle en a. Elle est autoritaire, se comporte comme si tout lui était dû, ne prête pas attention à son entourage… Heureusement, elle est aussi féroce dans sa façon de protéger ceux qu’elle aime, courageuse (même si elle ne le réalise que petit à petit dans le récit) et déterminée. Alors malgré ses défauts qui la rendent réaliste, on l’aime dès les premières lignes !

Le fantasque Arthur

Deux lignes du point de vue d’Arthur et on sait déjà pourquoi lui et Gwen ne peuvent pas se voir en peinture. Il est drôle, original mais aussi insouciant voire je m’en foutiste, refuse de se prendre au sérieux et a un penchant un peu trop marqué pour l’alcool. On apprécie ses facéties mais sa maladresse et sa malveillance envers Gwen au début cassent l’image de prince charmant qu’il aurait pu avoir, en en faisant un personnage avec plus de profondeur alors qu’on apprend à le connaître.

J’ai aimé découvrir ce personnage à mille lieues du Arthur des légendes Arthurienne, ce gars maladroit qui tient à rendre tout le monde heureux en commençant par lui parce que c’est important. Il est différent de ce à quoi je m’attendais mais en bien !

L’humour au centre du récit

Gwen et Arthur se détestent depuis l’enfance. Elle lui a cassé le poignet (même si indirectement), il a lu son journal intime, bref, ils ne peuvent pas s’encadrer. A tel point que c’est la première fois qu’Art revient à Camelot depuis plusieurs années.

Comme on peut s’en douter, ça commence par des échanges de pique pleine de venin et d’ironie. Mais lorsque forcés à se côtoyer, ils apprennent à se connaître, les ennemis d’autrefois deviennent peu à peu des amis…

C’est alors la porte ouverte aux blagues, aux regards plein de sous-entendus, aux soirées pleines de rires et aux escapades ensemble. Et qu’est-ce que ça fait du bien de lire tout ça !

Une fin bien dosée

Cette chronique étant sans spoilers, je vais m’efforcer de vous donner mon ressenti tout en restant vague.

Je ne savais pas à quoi m’attendre pour la fin (et pour les petits malins qui seraient tentés de me dire que je ne savais pas à quoi m’attendre tout court pour cette lecture, ce que je veux dire c’est que même en lisant le roman j’étais incapable de deviner comment tout ça allait se finir !).

J’avais peur d’un happy ending qui soit too much (le risque était grand) mais Lex Croucher évite cet écueil pour nous livrer quelque chose de joli et d’ouvert, à l’image de son roman. Une réussite !

En conclusion

Gwen and Art are not in love est le roman parfait si vous voulez passer un bon moment avec des personnages queer et pleins d’humour. On glousse bêtement, on s’attache aux personnages, on tremble vers la fin et on ressort de cette lecture avec pour seul regret de ne pas avoir pu rester à Camelot un peu plus longtemps…

Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?