Dans la nuit blanche d’Olivier Adam
Merci à la Collection R pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui je vous propose la chronique du nouveau roman d’un auteur de romans réalistes et poignants que j’adore : Dans la nuit blanche d’Olivier Adam.
Pour tout vous dire, j’étais partie pour intituler cette chronique « Olivier Adam, le maître des sentiments » mais j’ai renoncé car 1) ça signifiait que le titre du roman n’apparaissait pas et que 2) c’est pas franchement clair.
Mais bon, vous voyez l’idée : Olivier Adam a encore frappé avec un nouveau roman tout aussi juste et bouleversant que Les Roches Rouges (que je vous recommande au passage). Les thèmes de celui-ci ? Le coma d’un proche, partir étudier loin de sa famille, l’amitié mêlée à la jalousie, l’amour fou et unilatéral, les relations entre frère et sœur… Une foule de sujets passionnants évoqués à travers ce roman choral réaliste.
Le résumé
C’est blanc. Partout.
Un champ de neige immense, sous un ciel incroyablement lumineux.
Je flotte à quelques centimètres du sol.
Des sons assourdis me parviennent comme à travers un mur.
À un moment j’ai senti que je quittais mon corps.
Je ne sais plus quand c’était.
Il y a deux secondes.
Deux heures.
Deux jours.
Deux mois.
Je me suis élevé.
~ Retour sur cette lecture ~
Partir étudier ailleurs
Le roman s’ouvre avec un sujet que la plupart des fratries expérimentent un jour : le départ de l’un en études et l’autre qui reste. En l’occurrence, celui qui reste c’est Antoine. Lui qui est proche de sa sœur a l’impression d’être laissé derrière et on ressent sa tristesse.
Quant à Léa qui déménage à Paris, à deux heures de route de la maison familiale, elle voit ses parents s’en aller après l’avoir installée dans sa petite chambre de bonne. Autant je n’ai jamais vécu le point de vue d’Antoine, autant je me suis retrouvée dans la même situation que Léa et je trouve que l’auteur retranscrit les sensations de ce moment particulier avec une justesse incroyable.
Les relations entre les personnages
C’est un aspect bien souvent soigneusement travaillé dans les romans d’Olivier Adam et Dans la nuit blanche ne fait pas exception à la règle : les relations entre les personnages du roman. Ici tous les narrateurs sont reliés dans une galaxie qui tourne autour de Léa et Antoine, les deux héros de l’histoire.
Les nombreux points de vue permettent de connaître le rôle de chacun et de comprendre son lien avec les autres personnages. Si les changements de point de vue sont incessants, l’histoire se déroule elle en continu, n’en est pas perturbée.
Certains de ces personnages sont remarquables. Il y en a trois, en particulier, qui ont beaucoup d’importance.
Le premier c’est Hugo, le meilleur ami d’Antoine. On sent que leur relation est particulière dans le bon sens du terme : ils sont incroyablement proches, et aspirent peut-être à plus même si aucun n’a jusqu’ici fait le premier pas. Les chapitres de son point de vue sont particulièrement touchants et l’auteur le place dans une situation imprévisible mais extrêmement intéressante.
Ensuite il y a Gabriel. Un ami du lycée de Léa qui est amoureux d’elle. Désespérément et un peu psychopathe sur les bords. Son contexte familial apporte du mystère à l’intrigue et c’est le genre de personnage fascinant mais dérangeant.
Enfin il y a Chloé, la « meilleure amie » de Léa. Pour tout vous dire, en lisant le premier chapitre j’ai pensé qu’elles étaient plutôt ennemies. On est sur le genre d’amitié hyper toxique à base de jalousie et même si j’ai un peu de compassion pour Chloé, j’avoue que je l’ai surtout détestée.
Une part fantastique
[Je rappelle que le fantastique est défini comme l’apparition dans un récit d’évènements surnaturels non explicables, à l’opposé de la fantasy comme Harry Potter ou Gardiens des cités perdues où la magie est considérée comme normale et expliquée]
Je me suis gardé un dernier personnage pour ce paragraphe. Il s’agit de Nathan, l’étrange et séduisant voisin de Léa, qui apporte une touche de surnaturel inattendue mais bienvenue au récit. Comme je ne veux pas spoiler, je vous laisserai découvrir par vous-même quelle forme elle prend ! En tout cas j’ai adoré la façon dont elle s’intègre au récit (vous verrez, c’est tout à fait naturel et pas perturbant) et ça a été l’une des bonnes surprises de cette lecture !
Après tout, Dans la nuit blanche parle de coma, y compris du point de vue du personnage qui est dans cette situation, et pour cet état dont on ne sait pas encore beaucoup de choses, la légère touche mystique que glisse l’auteur dans le roman passe toute seule !
En conclusion
Sans surprise, Dans la nuit blanche fut une très bonne lecture. Je suis toujours aussi fan de la plume d’Olivier Adam et si vous aussi vous aimez les romans de vie réalistes et courts, surprenants et fascinant, je ne doute pas que vous tombiez sous le charme de ce récit.
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?