Brussailes d’Eléonore Devillepoix
Merci à Hachette Romans pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un roman jeunesse coloré et étonnant : Brussailes d’Eléonore Devillepoix.
L’auteure de La ville sans vent nous propose ici un nouveau roman, one-shot cette fois-ci, toujours aussi politique et entraînant tout en étant dans un registre différent. Plus jeunesse, plus étonnant aussi puisque tous les personnages sont des oiseaux, Brussailes emmène les lecteurs à la découverte de Bruxelles d’une nouvelle façon à travers une enquête palpitante.
Le roman a des allures de fable, avec une vraie morale et des personnages moins caricaturaux qu’il n’y parait, et j’ai beaucoup aimé le ton humoristique du narrateur qui s’amuse de nos héros. J’ai aussi aimé le fait que malgré ses personnages improbables, il soit ancré dans la réalité à travers tous les lieux de Bruxelles que l’on découvre.
Bref, une très bonne lecture que je recommande sans hésiter !
Le résumé
À Brussailes, depuis le printemps, des œufs se volatilisent. Le Parlement des Oiseaux décide de tirer au clair ces disparitions mystérieuses. La mission est confiée à un trio bigarré : Jaboterne, un pigeon lunaire, Sept, une corneille acariâtre, et Chantperdu, un rouge-gorge tapageur.
En huit jours, d’un bout à l’autre de la ville, cette équipe improbable va devoir résoudre l’affaire… quitte à y laisser des plumes.
~ Retour sur cette lecture ~
L’objet livre
Je ne peux pas réaliser une chronique sur Brussailes sans vous parler du formidable travail éditorial qui a été réalisé sur ce roman. Hardback, dorures, illustrations intérieures, pages richement décorées… Tout rend la lecture de l’histoire encore plus incroyable.
Sachant en plus qu’il est exactement au même prix que de nombreux livres brochés (18€), il vaut carrément le détour et ravira autant les amateurs de contes que ceux qui collectionnent les beaux ouvrages.
Sept, Chantperdu et Jaboterne : le trio improbable
J’ai adoré les trois personnages centraux du roman, essentiellement parce qu’ils sont tous plus complexes que ce que le début laisse entendre. On les découvre peu à peu tout au long du roman, au-delà des préjugés que chacun a sur les deux autres et de leurs différends. Leurs histoires sont toutes touchantes, ce qui leur apporte un certain volume.
Le parlement des oiseaux
J’ai aimé le fait que dans Brussailes, les oiseaux se sont rassemblés dans un système politique qui leur est propre. Les notes en bas de pages du narrateur (je suis une grande fan de notes en bas de pages, alors j’étais comblée), aussi humoristiques qu’improbables, nous aident vraiment à mieux comprendre le récit et le fonctionnement des oiseaux.
Les différentes espèces se voient d’ailleurs attribuer des caractéristiques, les pigeons étant moqués pour leur tendance à manger les déchets des deux-pattes-sans-ailes (des humains, quoi) là où les corvidés sont considérés comme intelligents (voire carrément froids et calculateurs).
L’enquête
Avec une équipe aussi mal assortie que celle que forment Sept, Jaboterne et Chantperdu, on s’attend évidemment à des dérapages. Mais le roman est encore plus politique qu’il n’y paraît et des plots twists sont à prévoir ! Depuis les rapaces qui sont envoyés tuer nos chers enquêteurs (l’enquête allant contre l’intérêt des rapaces) jusqu’aux machinations d’autres espèces révélées au grand jour, on est surpris plus d’une fois.
Et puis il y a bien évidemment des moments pleins d’humour, lorsque Jaboterne s’emmêle dans des colliers en plastique en voulant récupérer une pochette Hello Kitty (c’est une longue histoire… Avouez que ça vous intrigue ?) ou quand Sept bouleverse la vie entière d’un homme en lui volant une cigarette (action aux conséquences improbables).
En plus, tout en ne lâchant jamais son intrigue principale, Eléonore Devillepoix nous donne un aperçu de plein d’autres petites choses qui se déroulent en marge de celle-ci. Les notes en bas de pages, lorsqu’elles ne sont pas informatives, racontent parfois une courte histoire secondaire, venant embellir la fable contemporaine qu’est Brussailes.
En conclusion
Une très jolie fable qui vous fera découvrir Bruxelles et vivre une belle aventure, le tout dans un livre au travail éditorial soigné qui le rend d’autant plus agréable à lire. Bref, un roman qui risque fort de faire l’unanimité !
Bonus : quelques anecdotes de l’auteure
Quelques jours après avoir terminé Brussailes, j’ai eu la chance de me rendre à un brunch en compagnie de l’auteure et de quelques autres partenaires des éditions Hachette Romans, j’ai donc quelques anecdotes à vous raconter sur l’écriture de Brussailes !
Le titre du roman
A l’origine, à la place du poétique « Brussailes », Eléonore Devillepoix avait envisagé d’intituler le roman… « Rat du ciel » ! En vérité, l’idée venait de l’expression flying rats qui désigne parfois les pigeons en anglais. Un titre tout trouvé pour une future traduction, mais qui n’a pas été retenu pour notre belle version originale.
La description des lieux et les illustrations
Lors du brunch, j’en ai profité pour dire à l’auteure que les descriptions de Bruxelles dans le roman étaient très bien faite et aidaient à se repérer lorsqu’on connaissait un peu la ville. Elle nous a alors expliqué qu’elle se baladait dans la ville pendant la période où elle écrivait le roman et prenait des photos, qu’elle avait d’ailleurs envoyées à l’illustratrice pour qu’elle se base dessus !
Eléonore Devillepoix a carte blanche
Quelques temps après La ville sans vent, alors qu’Eléonore Devillepoix vient d’avoir l’idée de Brussailes, son éditrice la contacte pour savoir si elle n’aurait pas un nouveau projet en tête. L’auteure pitche rapidement son idée à base de pigeon qui enquête… et l’éditrice lui propose de signer immédiatement un contrat, lui laissant carte blanche ! Une jolie anecdote (en même temps, je pense qu’on est tous d’accord pour dire que nous-même on lui laisserait carte blanche sans hésiter !).
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?