
Hyper d’Emilie Chazerand
Merci aux éditions Pocket Jeunesse pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un roman contemporain à la première personne, incisif et étonnant : Hyper d’Emilie Chazerand.
J’ai apprécié ce roman avec sa narration double (l’héroïne tient un carnet à destination de sa mère et un vrai journal intime, sans fard, pour elle-même). Il a un côté dérangeant, avec son héroïne irritante et critique à laquelle on ne sait pas si on peut se fier et son aspect cru, réaliste. Si ce n’est pas un coup de cœur, ce fut une très bonne lecture et les fans de contemporain ado pourront y trouver leur bonheur.
Note : même si c’est explicite dans le résumé, je me permets d’en rajouter une couche : Hyper traite (entre autres) de harcèlement scolaire et je mettrai un trigger warning sur ce sujet !
Le résumé
Je ne suis qu’une grousse de dix-sept ans. C’est Dimitri, un mec de ma classe, qui a inventé le terme. Grosse + rousse = grousse. C’est aussi lui qui a lancé mon surnom officiel : » MiamMiam » au lieu de » Miriam « . Bien trouvé, non ? Et sinon, je m’habille comme un maître-chien, parce que ma mère dit qu’avec ma morphologie, faut éviter les motifs et les couleurs. Je hais le lycée. Au pire, on m’y déteste, au mieux, on m’y méprise. J’ai le coeur dur et la peau molle alors que ça devrait être l’inverse. Je m’aime pas. Je m’aime plus. Alors je veux juste rompre.
~ Retour sur cette lecture ~
Un parcours psy
Hyper commence alors que Miriam entame, sur demande de son psychologue, un carnet dans lequel elle écrit ses pensées. Enfin un… Plutôt deux, puisque selon elle sa mère aura tôt fait de lire ce qu’elle écrit. Donc un pour sa mère, et un pour elle-même dans lequel elle peut être sincère.
Ce nouveau départ avec un psy fait suite à une tentative de suicide, qu’elle nous raconte dans les deux premiers chapitres : une première fois où elle regrette et remercie sa mère de l’avoir amenée voir un psy, et une seconde plus crue où elle regrette de s’être manquée (et la blessure cocasse qui a suivi le raté).
Vous l’aurez compris, cette double narration mielleuse/honnête est l’un des points fort du roman puisqu’elle apporte de l’humour (quoi que compensé un peu négativement je trouve par le côté critique et sombre de Miriam).
Mais qui est Lise ?
Un nom qui ressort rapidement est celui de Lise, même si on en sait très peu au début. On comprend qu’elle a joué un rôle clé dans la vie de Miriam, lié à un évènement tragique.
J’ai aimé que Hyper présente une par de suspens grâce à l’histoire de Lise, même si j’avoue avoir deviné le plot twist autour d’elle.
Une relation mère-fille conflictuelle
Après un premier chapitre ou Miriam encense (trop) sa mère, on devine que leur relation n’est pas au beau fixe.
Barbara est bruyante, clichée, pas fute fute selon sa fille. Elle met les sujets graves sous le tapis, se moque des soucis de Miriam car elle est auto-centrée et s’entoure de gens médiocres. On nous la présente avec tellement de défauts qu’on se doute que la réalité doit être plus nuancée, tout dans la carricature du point de vue d’une ado extravagante. Je l’ai haïe par moments sur certaines choses qu’elle dit à Miriam (et notamment un passage affreux où elle dit regretter de l’avoir eue) mais j’ai aussi eu de la compassion pour elle, quand Miriam lui fait des reproches injustifiés et la critique méchamment.
J’ai trouvé dur de suivre cette relation conflictuelle, où chacune cherche par moment à blesser l’autre. C’est malaisant, volontairement certes mais du coup la lecture n’est pas très agréable.
Le thème du harcèlement scolaire
Hyper parle avant tout de guérison psychologique, et l’une des sources du problème est le harcèlement dont Miriam est victime au lycée. Les insultes sont régulières et violentes, son crush lui parle de façon totalement déplacée, il y a plusieurs moments de brimades physiques…
Si ce qui arrive à Miriam est affreux, j’ai aussi eu du mal avec le comportement des ados qui était parfois un peu irréaliste je trouve. Pas dans la méchanceté, plus dans certaines interactions (surtout autour de Lorant) et dans leurs rapports aux réseaux sociaux (pas de tiktok, ils POSTENT sur insta ?). Ce sont des petits éléments qui m’ont sortie de ma lecture et l’ont rendue moins authentique, ce qui explique que ce n’est pas un coup de cœur pour ma part.
En conclusion
Un roman contemporain à la narration incisive et bien travaillée, et au contenu intéressant et dérangeant. Hyper pourra plaire aux amateurices de contemporain Young adult et si ce n’est pas un coup de cœur pour ma part à cause de quelques détails, ce fut tout de même une bonne lecture !
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?


Les Héritiers de Jessica Goodman
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