Résister à la culpabilisation de Mona Chollet
Merci aux éditions Lizzie et à Netgalley de m’avoir permis de lire ce titre.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un essai dont j’ai adoré les thèmes : Résister à la culpabilisation – sur quelques empêchements d’exister, de Mona Chollet.
C’est la première fois que je m’attelle à la chronique d’un essai. J’ai déjà fait un peu de non fiction avec des biographies ou auto-biographies comme celle de Michelle Obama, mais je sens que cette chronique sera très différente à écrire.
En bref, soyez indulgent.es, c’est un exercice tout neuf pour la chroniqueuse de fiction jeunesse et Young adult que je suis !
Si c’est ma première chronique de non-fiction, ce n’est pas ma première lecture de ce type ! J’avais d’ailleurs adoré Réinventer l’amour de la même autrice. Résister à la culpabilisation tient ses promesses : j’ai adoré cet essai sur les racines de la culpabilité et les facteurs qui facilitent le fait d’éprouver ce sentiment.
A noter également qu’il s’agit du premier ouvrage de l’autrice écrit en écriture inclusive, un choix d’écriture que je valide à 100% !
Le résumé
Préjugés, micro-agressions, harcèlement, humiliations, insultes : nous sommes en général bien averti·e·s de ces fléaux de la vie en société et nous nous efforçons de lutter contre eux. Mais il y a un cas de figure que nous négligeons : celui dans lequel l’agression, c’est… nous-mêmes.
Nous sommes en effet nombreuses et nombreux à entendre régulièrement résonner dans notre tête une voix sarcastique et malveillante qui nous attaque, qui nous sermonne, qui nous rabaisse ; qui nous dit que, quoi que nous fassions, nous avons tort ; que nous ne valons rien, que nous ne méritons rien de bon, que nous présentons un défaut fondamental, que notre existence même est illégitime. Cette voix parle particulièrement fort quand nous appartenons à une catégorie dominée : enfants, femmes, minorités sexuelles ou raciales…
Ce livre se propose donc de braquer le projecteur, pour une fois, sur l’ennemi intérieur. Quels sont ces pouvoirs qui parviennent ainsi à s’insinuer jusque dans l’intimité de nos consciences ? Comment se sont-ils forgés ? Comment les identifier, comment les tenir en respect ? Nous étudierons quatre de leurs manifestations : la diabolisation des enfants, qui persiste bien plus qu’on ne le croit ; la culpabilisation des femmes, et en particulièrement des mères ; le culte du travail, qui indexe strictement notre valeur sur notre productivité ; et enfin, la résurgence de logiques punitives jusque dans nos désirs de changer le monde, preuve de leur capacité à entraver jusqu’à nos plus beaux élans.
~ Retour sur cette lecture ~
Aux origines de la culpabilité
Au début de Résister à la culpabilisation, Mona Chollet s’intéresse aux biais responsables du sentiment de la culpabilité. Comment notre éducation, la société, provoquent chez nous ce sentiment.
L’autrice propose également un point sur l’intersectionnalité, et la façon dont la culpabilisation est plus forte selon les minorités auxquelles on peut appartenir. J’ai aimé cette introduction qui mêle des éléments historiques, religieux et analyse de la société.
Dans la suite de cette chronique, je vais également détailler mon avis sur les deux parties qui m’ont le plus faite réfléchir, celle sur la diabolisation des enfants et celle sur la culpabilisation des femmes. J’ai également apprécié le reste de ma lecture, mais je n’ai pas forcément de choses à souligner sur les autres parties.
Le discours sur l’éducation
La partie sur la diabolisation des enfants est sans nul doute celle qui m’a fait le plus réfléchir. L’autrice pose un regard critique sur les discours d’éducation et leur évolution à travers le temps, la façon dont ils diabolisent les enfants. L’éducation est un sujet sur lequel je lis pas mal en non fiction, ayant une mère qui m’y a beaucoup sensibilisée, et j’ai adoré l’angle choisi par Mona Chollet pour l’aborder dans Résister à la culpabilisation.
C’est la partie que j’ai préférée de cette lecture, car c’est celle qui m’a fait le plus réfléchir et apporté des éléments nouveaux.
La culpabilisation des femmes
Dans cette partie, Mona Chollet s’intéresse à la façon dont la société culpabilise les femmes, en général mais également en rapport avec le rôle de mère qu’elle peut choisir d’avoir. La maternité s’accompagne en effet de nombreuses injonctions, bien plus nombreuses et exigeantes que la paternité.
Si j’ai apprécié le travail de l’autrice et les témoignages recueillis, je l’ai trouvé un peu moins intéressante. C’est surtout car c’est un discours que je trouve déjà beaucoup exploité dans la littérature, sans que cela n’enlève rien à la qualité de la réflexion livrée par Mona Chollet ici.
En conclusion
Un essai plein d’idées à exploiter qui propose une réflexion sur différents aspects de la culpabilisation. J’ai apprécié cette lecture qui m’a faite réfléchir et donné matière à discuter avec mes proches (objectif atteint, donc, pour de la non fiction !). Une autrice toujours aussi intéressante à lire !
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?