Qui es-tu Alaska ? : le talent de John Green à son apogée
Hello ! Bon, ce n’est un secret pour personne que je suis fan de John Green. J’ai dévoré chacun de ses livres et savouré chacune de ses phrases, toutes ces pépites qui deviennent des citations cultes et même celles plus méconnues.
Seulement de tous les livres que j’aie pu lire de cet auteur, j’ai constaté qu’un seul se détachait tout particulièrement du lot, véritable coup de cœur parmi des livres déjà très beaux. Qui es-tu Alaska ? est sans aucun doute mon favori, celui qui m’a fait le plus vibrer dans son écriture.
Mais pourquoi ce roman est-il aussi génial ?
Il nous parle de sujets difficiles
Comme tous les romans de John Green, Qui es-tu Alaska ? aborde des sujets difficiles tels que la mort et le deuil. Si certains affirmeront que c’est aussi le cas dans Nos Etoiles Contraires, je leur réponds que l’histoire d’Hazel Lancaster n’a pas d’avant/après.
C’est ce qui je trouve est l’une des grandes forces de ce roman : John Green nous offre une œuvre complète qui ne se finit pas ou ne commence pas sur un évènement tragique. Non, il y a un avant et un après à la mort d’un proche et occulter l’un ou l’autre c’est ignorer une partie du sujet.
Le fait d’observer les réactions des différents personnages et vivre de l’intérieur le deuil et la douleur avec Miles est aussi éprouvant que fascinant.
Il nous parle de sujets tabous
Sexualité. Ah non, ça ce n’est pas bien, il ne faut jamais en mettre dans les romans pour ados !
Pourtant John Green le fait. Il parle de fellation, de longs baisers et de sexe parce que ses personnages sont des ados et que les ados parlent de sexe. Tout simplement. On relèvera tout de même les partis pris dans la description des scènes et le fait de se concentrer tantôt sur l’action et tantôt sur les émotions, qui prouvent que ces scènes ont été réfléchies et travaillées.
Le désir et l’amour sont abordés et différenciés à travers les expériences de Miles avec une finesse qui permet tout de même à ce livre d’être parfait pour des ados.
Il y aussi des gros mots, un langage parfois vulgaire mais tellement criant de vérité qu’on ne peut même pas s’en plaindre, car il apporte vraiment quelque chose au livre.
Il pose les mots dont on a besoin sur l’adolescence
Vous savez, cette période trouble, celle des première fois. Qui es-tu Alaska ? La décrit parfaitement. Chaque mot, chaque action, tout semble vrai et on y croit. Et en même temps il y a cette petite originalité, comme une phrase prononcée avec un accent étranger. Le pensionnat avec ses weekendeurs et sa tortifrite et le climat de l’Alabama nous offrent un cadre loin des lycées classiques et de leur fonctionnement tout aussi classique. Il pose un décor original et criant de vérité.
Il parle aussi de désir, d’attirance, de douleur et de toute une palette d’émotions qu’il nous fait ressentir avec brio. Et le temps d’une lecture on a 16 ans et on rejoint Miles, Alaska et les autres à Culver Creek pour vivre avec eux leur histoire.
Il nous captive dès la première ligne
« AVANT. »
John Green, Qui es-tu Alaska ?
Ce point aussi est commun à tous les romans de John Green. Il mérite néanmoins d’être souligné : cet auteur sait poser en trois phrases un décor et un contexte qui nous amènent immédiatement à en demander plus. Si la fête de départ de Miles n’est pas des plus passionnantes (bien que décrite avec finesse, humour et autodérision), le simple mot qui ouvre le livre nous questionne. Avant quoi ?
Il nous présente des personnages intrigants
Déjà, tout le monde est vu par le prisme des yeux de Miles et la subjectivité qu’ajoute le personnage est aussi évidente que parfaite. Evidente car on suit ses réflexions, parfaite car l’auteur nous livre la vérité telle que perçue par Miles et non par lui.
Miles, il habite en Floride avec ses parents et vit une vie confortable mais préfère aller s’installer dans un pensionnat en Alabama à la recherche de premières fois et du Grand Peut-être. Il retient les dernières paroles des gens, c’est son truc à lui. Il se suffit à lui-même.
« – Vous fumez par plaisir. Moi, c’est pour mourir. »
John Green, Qui es-tu Alaska ?
Et pourtant il y a Alaska Young. Son nom étant dans le titre, on se doute qu’elle est importante. Elle est belle, bizarre, émotive. Instable. Elle va faire basculer la vie de Miles. Je pourrais la décrire mais je gâcherais votre lecture car c’est la découvrir qui apporte quelque chose à ce roman. C’est dans le titre d’ailleurs !
Je vous dirais juste qu’Alaska est l’un des personnages les plus aboutis que j’aie pu croiser, au niveau d’Ellana Caldin, Kaz Brekker ou encore Hermione Granger. Une personne presque tangible tant par ses actions que ses idéaux.
« Alors je suis retourné dans ma chambre et je me suis écroulé sur mon lit, en me disant que si les gens étaient de la pluie, j’étais de la bruine et elle, un ouragan. » – THE citation du livre
John Green, Qui es-tu Alaska ?
Enfin, il y a le Colonel. Amateur notoire de tortifirte et de coups montés, le sidekick de Miles ne vous laissera pas indifférent, tant par son humour que par sa personnalité étrange. Il est toujours là pour nous expliquer le fonctionnement du pensionnat ou nous livrer ses réflexions quasi-philosophiques sur la vie et s’il passe souvent au second plan de par son rôle dans cette histoire, il n’est certainement pas négligeable.
« – Écoute, si tu restes dans l’espoir de sortir avec Alaska, je préférerais que tu t’en abstiennes. Parce que, si tu arrives à la détacher du roc qu’est Jake, pitié pour nous. Ce serait effectivement un drame. Et, en règle générale, j’évite les drames.
– Ce n’est pas parce que je veux sortir avec elle.
– Bouge pas!
Le Colonel a pris un crayon et il s’est mis à gribouiller frénétiquement sur une feuille de papier, comme s’il venait de faire une découverte mathématique, puis il m’a regardé.
– J’ai fait quelques calculs et je suis en mesure d’affirmer que tu racontes des conneries. »
John Green, Qui es-tu Alaska ?
Il est féministe
Aspect souvent négligé de Qui es-tu Alaska ?, il est pourtant important à mes yeux. Alaska est une féministe engagée dans ses actes et ses paroles et cette dimension de l’histoire ne doit pas être oubliée. On sent cette conviction dans ses tirades passionnées et certaines de ses blagues.
Et tout ces petits détails
Qui es-tu Alaska ?, c’est aussi toutes les blagues qui vous feront rire. C’est l’air chaud et moite de l’Alabama. C’est les rêves et les idéaux d’ados un peu paumés mais tout de même convaincus. C’est l’horloge qui tourne du début du « avant » à la fin du « après ». C’est autant de petits symboles que la cigarette, la marguerite, le labyrinthe. C’est un livre devant lequel vous pleurerez aussi.
En conclusion
Si vous avez déjà eu une mauvaise expérience des romans de John Green, que vous voulez essayer ses romans, si vous ne devez en lire qu’un dans votre vie : lisez Qui es-tu Alaska ?. Il s’agit de son meilleur roman et d’un des meilleurs romans que j’aie pu lire tout court et pour chacune des raisons données au-dessus, lisez le. Pour finir je vous laisse sur une citation tirée du livre qui le résume parfaitement :
« Putain, ce truc en dit tellement sur l’amour et les gens cassés, c’est exactement ça. »
John Green, Qui es-tu Alaska ?
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?
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3 commentaires
Maman Pleurote
J’ai lu pas mal de John Green et c’est vrai que celui-là doit être mon préféré aussi. Je viens de terminer Tortues à l’infini que j’ai vraiment beaucoup aimé aussi. Par contre j’ai détesté le Théorème des Katerine… En fait je crois que je les ai tous lus, le seul qu’il me reste à lire n’est pas de lui seul, il s’agit de Will & Will.
Lisly Mariann
Je les au tous lus à part Tortue à l’Infini (que je compte bien lire !) et j’avais adoré Will & Will, j’espère qu’il te plaira ! C’est vrai que le théorème des Katherine est un peu particulier…
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