Vers le vrai de Anne Loyer
Merci aux éditions Slalom et à Netgalley de m’avoir permis de lire ce titre.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un roman aux sujets difficiles qu’est Vers le vrai d’Anne Loyer.
Je dois dire que j’avais des attentes très élevées par ce roman, de par les sujets qu’il traite et la difficulté d’écrire dessus. Malheureusement il n’a pas répondu à toutes comme vous le verrez dans la suite de cette chronique, mais je suis tout de même contente de voir qu’une auteure prend la plume pour dénoncer l’existence des thérapies de conversion.
Le résumé
Une ode à la tolérance et à l’amour sous toutes ses formes
Depuis toujours, la vie sourit à Paul : grand, beau, intelligent, il réussit tout ce qu’il entreprend, y compris sa relation avec Estelle. Petit dernier d’une famille de quatre enfants bourgeoise et conservatrice, son avenir est tout tracé… Alors son monde s’effondre le jour où il réalise qu’il aime un garçon. Dévasté, il est dirigé vers une thérapie de conversion, « soutenu » par ses proches qui veulent le voir reprendre le droit chemin.
Thalia est une passionnée qui enchaîne les relations, éprise de liberté, jusqu’à sa rencontre avec Loïs. Elle vibre d’amour et de désir pour cette fille, au point de révéler ses sentiments au grand jour… et de se retrouver à la rue, humiliée, rejetée par ses parents.
À 18 ans, Paul et Thalia sont à un tournant de leur vie. Mais où chercher la vérité qui leur permettra, enfin, de s’épanouir ?
~ Retour sur cette lecture ~
En 2022, vraiment ?
Je ne parle pas du fait qu’il existe encore des thérapies de conversion de nos jours (ce qui est inadmissible mais malheureusement vrai) mais du contexte général, de la façon dont les héros sont décrits et vivent. A lire Vers le vrai, j’aurais cru que le roman se passait au tout début des années 2010. Entre le peu de mention des téléphones, les réseaux sociaux qu’ils ne sont évoqués qu’une fois, rien sur des artistes actuels qui auraient pu inspirer les héros…
Bref, entre ça et certaines réactions des personnages secondaires (pourquoi absolument tout le monde semble être homophobe dans ce roman ?) et même des personnages pricnipaux (Thalia donne l’impresssion d’être à New York dans les années 80) je ne me sentais pas vraiment dans le présent, mais j’ai peut-être un biais de bulle sociale après tout.
Des histoires difficiles
Dans Vers le vrai, Anne Loyer nous raconte les histoires de deux personnages : Thalia et Paul. Chacun vit des moments très difficiles qui sont liés à son homosexualité et aux réactions des gens qui l’entourent.
Thalia
Thalia, c’est la rebelle. Elle est amoureuse et veut le crier au monde entier mais sa petite-amie, qui n’est pas out, préfère se cacher. J’ai pas mal de choses à dire sur son histoire. Déjà, je n’ai pas été aussi émue que je l’aurais dû par certains passages, surement parce que je ne me suis pas attachée à elle et qu’elle ne nous transmet pas ses émotions.
Ensuite, j’avoue avoir été surprise plus d’une fois par ses réactions. Le fait d’embrasser sa copine devant tout le lycée, alors même qu’elle sent ses réticences, est un bon exemple. Elle ne prend pas en compte les sentiments de Loïs et leur relation est juste toxique (et pas que dans un sens). On comprend que Thalia ne veuille pas se cacher (encore que c’est ironique sachant qu’elle se cache de ses parents) mais je trouve dommage qu’elle n’ait aucune empathie envers Loïs qui n’est pas prête. Et Loïs… Elle est détestable, de par plusieurs de ses actions, on a vraiment envie de l’étrangler.
Paul
La partie de Vers le vrai centrée sur l’histoire de Paul est celle qui m’a le plus intéressée. Je trouve ce personnage fascinant de par sa façon de nier ses sentiments. Sa foi, ses réactions… Son histoire est très dure à lire au début mais ça en vaut carrément la peine lorsqu’on le voit se libérer de l’emprise parentale et s’accepter peu à peu.
Le seul aspect que j’ai trouvé un peu dommage de son côté, c’est que la ligne narrative n’est pas très claire au niveau temporel. L’auteure n’arrête pas les allers-retours dans le passé, au point qu’on ne sait plus du tout situer l’événement. C’est d’autant plus perturbant que l’histoire de Thalia, elle, est presque linéaire.
Un dénouement (trop) rapide
Si le dénouement du roman est comme un rayon de soleil après la tempête, il est vraiment très rapide et on reste presque sur notre faim. J’aurais aimé plus de réflexions sur ce qui vient de se passer, peut-être assister à l’échange entre Thalia, Clothilde et Paul. Voir Paul retrouver Mattéo. Voir la réaction des parents de Paul.
En conclusion
Si je suis contente de voir un roman sur le sujet, je n’ai pas pour autant été tout à fait satisfaite par celui-ci. J’aurais aimé me sentir plus proche des personnages, et voir le roman davantage ancré dans notre présent.
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?
2 commentaires
Lise
Un avis très pertinent et qui me donne que plus envie de me lancer dans cette lecture qui parle de sujets de sociétés très importants.
Je pense que c’est vraiment un roman important
Toutant
J’ai beaucoup vu passer ce roman, mais pourtant il ne me fait pas tellement envie. Peut être à cause de la couverture ?
En tout cas j’espère changer d’avis parce que le schéma de l’histoire me plaît !