Terrible : L’enfant, la jeune fille et la sorcière

Merci aux éditions Dupuis pour l’envoi de cette bande dessinée.

Hello ! Aujourd’hui je vous retrouve pour la chronique d’une bande dessinée inspirée du folklore slave : Terrible – L’enfant, la jeune fille et la sorcière de Gaël Henry.

Je connaissais déjà certains des contes que Gaël Henry revisite dans cette bande dessinée (notamment celui de Vassilissa-la-très-belle) mais c’est toujours intéressant de voir un auteur en proposer une version moderne, encore plus en le croisant avec d’autres contes.

Le résultat est plutôt sombre et sanglant, ne cherchez pas de happy end dans cette version moderne mais qui ne reprend pas moins pour autant les codes du conte. Pas forcément une bande dessinée vers laquelle je me serai dirigée de moi-même, mais qui restait intéressante à découvrir.

(Par contre TW : sang, viol, cannibalisme etc. -> pas pour un trop jeune public !)

Le résumé

Lors d’une sortie estivale en forêt, Ana et son frère Noé se perdent dans une grotte et y découvrent un monde étrange et fantastique. Très vite, Noé disparaît et Ana se lance à sa recherche. Yaga la sorcière, Vassilissa la naïve, Loup gris et Poupée, ces figures emblématiques du folklore russe, vont l’accompagner dans sa quête. Ana apprendra à ses dépens où peut conduire la cruauté…

Un conte riche de sens et d’interprétations qui explore les métamorphoses de l’adolescence, la perte de l’innocence. Une relecture sociétale du mythe de la sorcière porté par un humour noir dans un univers coloré !

~ Retour sur cette lecture ~

Une planche

Les illustrations

Pour le coup j’avoue qu’on est nettement moins dans mon style graphique de prédilection, ce n’est pas le genre de bande dessinée sur laquelle je me retournerais en librairie (mon style c’est plutôt Mini Ludvin ou Gijé, donc comme vous le constaterez pas du tout le même type d’illustrations !).

Ceci étant, j’ai apprécié d’un point de vue artistique le contraste entre le trait simple et épais, se rapportant aux codes de la BD d’humour ou jeunesse, et le propos ainsi que sa violence. Le décalage créé est maîtrisé et intéressant, apportant une identité propre à la bande dessinée qui se démarque.

L’histoire

Tourner en ridicule une héroïne, ajouter du sarcasme dans un personnage, mélanger les contes… Gaël Henry ne se refuse rien et c’est ce qui fait l’intérêt du résultat. Lui-même affirme avoir voulu « retourner à l’essence même du conte, cruel et adulte ».

J’ai aimé la touche d’humour autour de Vassilissa (consciente de sa propre beauté, auto-centrée et pas futée dans cette réécriture où elle compte sur sa poupée et Ana pour résoudre tous ses problèmes). Gros plus pour la poupée également, qui devient un véritable personnage à part entière et dont j’ai adoré les réflexions toujours pleines de piquant.

Côté négatif, même si c’est une volonté de l’auteur et que je comprends l’idée et le propos, les nombreuses pages de massacre/sang/bout humains recraché étaient un peu trop nombreuses à mon goût (oups), je pense que pas mal de scènes auraient pu être figurées différemment comme l’auteur l’a fait pour les scènes relatives au sexe. Mais je me doute également que ce côté cru séduira au contraire d’autres lecteurs, c’est un point hyper subjectif !

Pour terminer, j’aime beaucoup la conclusion du récit et l’évolution d’Ana, qui remet en perspective l’histoire de Baba Yaga et offre une lecture plus moderne et féministe, un peu comme les réinterprétations moderne de l’histoire de Méduse. Un vrai plus !

En conclusion

Une réécriture sombre et sanglante qui n’est pas forcément mon style, mais qui trouvera sans aucun doute son public. Attention par contre à la violence, qui en fait une lecture plutôt adulte donc pas forcément pour toute la famille !

Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?