Season of fear d’Emily Cooper

Merci aux éditions Casterman pour l’envoi de ce roman.

Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour un roman de fantasy horrifique au message féministe : Season of fear d’Emily Cooper.

Après Les Invocations, on repart sur une deuxième lecture aux thèmes similaires : de l’horreur, du surnaturel qui colle des frissons et une bonne louche de féminisme (plus de la romance F/F).  J’ai apprécié cette lecture qui a un petit côté conte avec sa forêt vivante et pleine de monstres, et l’héroïne qui doit s’y aventurer.

Entre la créature de cauchemar qu’on dit à tous de vénérer et la soumission des femmes, la vie dans le village d’où est originaire Ilse est une vision d’horreur. Sachant en plus qu’il est bordé d’une forêt dont sortent régulièrement des monstres sanguinaires, l’espérance de vie est au mieux, faible. Bref, les conditions parfaites pour frissonner dans ses chaussettes.

Le résumé

Quand la peur est sacrée, quoi de plus dangereux que le courage d’une femme ? Depuis 18 ans, Ilse rêve de ressentir la peur. Dans son village, les femmes de son âge doivent offrir leur terreur à l’impitoyable Saint de la Peur lors d’un Rite qui les change à jamais. En retour, il protège les villageois des monstres de l’Hexenwald, la sombre forêt qui se trouve à leur porte. Mais née sans crainte, Ilse ne peut accomplir son Rite. Fou de rage, le Saint lui impose alors un dilemme : elle a trente jours pour trouver sa peur, sans quoi il dévorera sa sœur. Incapable de perdre sa chère Thea, Ilse pénètre dans l’Hexenwald espérant que les monstres qu’elle abrite l’effrayeront enfin. Mais la version d’elle-même qu’elle va y découvrir pourrait bien remettre en question toutes ses certitudes…

~ Retour sur cette lecture ~

Un village aux fortes inégalités

Le roman s’ouvre sur une scène tout droit sortie d’un film d’horreur : les femmes et filles du village, en rang, hurlant leur terreur pour l’offrir au Saint-Effroi. On apprend que c’est normal : ce rite donne de la force au Saint et lui permet d’affronter les créatures de cauchemar qui sortent de la forêt. C’est aussi l’occasion de faire étalage de la cruauté du Saint. Il blâme Ilse de ne pas lui donner sa peur, et dévore l’une des fillettes du village pour la punir. Un saint qui n’en a que le nom, cruel et à l’apparence bestiale.

Et pendant tout cela, les hommes sont chez eux : la peur est après tout l’apanage des femmes. A Heulensee, chacun son rôle. Les zhommes forts bâtissent le village et le font tourner, se choisissent une femme pour fonder une famille. Les femmes, elles, doivent être fertiles, peureuses, serviles… Clairement niveau normes sociales on est au moyen âge, supplément religion misogyne.

A la recherche de sa peur… et d’elle-même

C’est en ayant grandi dans ce type d’environnement, avec une mère qui la pousse à feindre la peur et se faire discrète, qu’Ilse est maintenant devenue une jeune femme. Elle doit passer son Rite : aller offrir sa peur au Saint. Seulement, comme le dit le résumé, elle échoue et le Saint-Effroi la somme de trouver sa peur, sans quoi il dévorera sa sœur.

La voilà partie dans la forêt sur conseil (quoique… obligation plutôt ?) de sa mère, avec un allié inattendu. Et c’est dans cette forêt des horreurs qu’Ilse va faire des rencontres et en apprendre plus sur sa différence.

Season of fear offre une belle mais glaçante métaphore de la position des femmes dans la société, et de la différence entre comment les femmes se perçoivent et comment elles sont perçues. Ce périple à la recherche de sa peur tient du voyage initiatique où elle va trouver de nombreuses choses, dont les réponses à ses questions. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la conclusion du roman que je trouve parfaite en tout point (mais je ne détaillerai pas because no spoiler !).

En conclusion

Season of fear est un roman au message fort sur la place des femmes, qui a su m’emporter et me faire frissonner. Idéal pour les amateurices d’horreur et de forêt sombres…

Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?