Prospérine Virgule-Point et la phrase sans fin

Merci aux éditions Hachette Romans pour l’envoi de ce roman.

Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un roman original (voire complètement barré) : Prospérine Virgule-Point et la phrase sans fin de Laure Dargelos.

Dans ce roman vraiment pas comme les autres, l’autrice nous plonge dans le monde caché de la Littérature Française où vivent des gens chargés d’entretenir les textes et ceux de tous types : manuscrits, romans publiés, thèses… Un univers déjanté autour du thème de la littérature qui plaira à tous ceux qui cherchent une lecture de fantasy drôle et qui sorte de l’ordinaire !

Pour ma part, Prospérine Virgule-Point et la phrase sans fin est sans nul doute un joli petit coup de cœur. La lecture est fluide, le travail éditorial vraiment chouette (tant sur le fond du texte que sur sa forme, parsemé d’illustrations même dans la version poche !).

C’est le genre de roman basé sur un thème tiré au maximum, dans lequel il faut accepter de se laisser emporter et de découvrir au fur et à mesure les bizarreries de l’univers dans lequel on va évoluer le temps de notre lecture. Donc idéal tout particulièrement si vous n’avez pas perdu votre âme d’enfant, et que vous êtes prêt.e à plonger dans un texte pas comme les autres…

Le résumé

Demi-Mot aurait pu être un village ordinaire, s’il n’était pas bâti à la limite du Texte. Jour après jour, les habitants polissent et astiquent les lettres; ils entretiennent ces milliers de caractères qui, sans leur concours, se seraient déjà effondrés. Chez les Virgule-Point, l’aînée de la fratrie a choisi une voie bien différente : fleuriste ! Elle préfère bichonner des Trompettes à pétales plutôt que de faire prospérer l’empire des points et des virgules. Mais un évènement inexplicable ne tarde pas à l’entraîner dans une spirale qui la dépasse.

Et si l’avenir du village était en jeu ? Et si tout était lié à la Phrase sans fin, cette mystérieuse phrase laissée en suspens par l’auteur ?

~ Retour sur cette lecture ~

L’univers déjanté

Bienvenue dans un univers où les personnages ont des noms de famille relatif à leur rôle dans l’entretien du Texte : W, Alinéa, Point-virgule (ce qui est différent de Virgule-Point !), Loremipsum… Un univers où les personnages peuvent parler en italique, en souligné et où l’accent de la capitale consiste à Ajouter Des Majuscules A Chaque Mot. Un univers centré sur le Texte, fonctionnant à l’encre issu de celui-ci.

Laure Dargelos truffe son roman de jeux de mots multiples autour du texte, de la ponctuation et de l’écriture. Avec ce monde de fantasy aussi drôle qu’improbable qui ressemble à un délire poussé (avec succès) à son maximum, elle nous fait glousser à chaque nouvelle découverte pourtant logique concernant cet univers (un centre de contrôle des apostrophes ? Un personnage dont le nom de famille est M. A-N-O-N-Y-M-E ?).

Des héros bien différents

Prospérine est en dehors des cases, aussi bariolée et incongrue que peut l’être une fleuriste dans un monde qui tourne autour de la littérature. Alors forcément, sa rencontre avec Honoré Point-virgule, qui a en horreur de devoir revenir à Demi-mot et préfère de loin sa vie de commercial à la capitale, est explosive. Surtout qu’elle implique une Trompette à pétales et un cadavre dans le jardin de la boutique de Prospérine… Sans compter la disparition de boutons de manchettes qui vont les forcer à se côtoyer, au début !

Vous l’aurez compris, à la fantaisie et l’originalité de Prospérine Virgule-Point et la phrase sans fin se mêle un brin de cosy mystery alors que Prospérine et Honoré vont s’intéresser à la mort étrange de Tom W (le cadavre) et surtout à l’effondrement imminent du Texte de Demi-mot que Prospérine veut à tout prix éviter.

L’amour des lettres

Prospérine Virgule-Point et la phrase sans fin, c’est également une déclaration d’amour à la littérature et à l’écriture (surtout manuscrite), aux textes inachevés comme achevés. On découvre l’attachement de la population de Demi-mot à Peines perdues, le manuscrit inachevé qui a fait naître la ville, combien ils aimeraient connaître la fin de la phrase inachevée et le fait que même sachant ce manuscrit plutôt médiocre, ils l’aiment et continuent à l’entretenir chaque jour.

Entre la grande bibliothèque qui récapitule absolument tous les textes existants, le fait que la plongée dans les livres soit un sport et le soin que met toute la Littérature Française à entretenir ces textes, on ne peut qu’apprécier l’univers et le propos en tant que lecteur.ice !

En conclusion

Prospérine Virgule-Point et la phrase sans fin se démarque par l’originalité indéniable de son univers, en plus de nous offrir un joli cosy mystery et des personnages dépareillés bien amusants. Une petite pépite de littérature française que je ne peux que recommander peu importe votre âge (12+) et qui saura sans aucun doute vous étonner.

Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?