Les longueurs de Claire Castillon
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Les longueurs de Claire Castillon

Merci à Gallimard Jeunesse pour l’envoi de ce roman.

Hello ! Aujourd’hui je vous propose la chronique d’une lecture difficile mais nécessaire : Les longueurs de Claire Castillon, sorti cette semaine aux éditions Gallimard jeunesse.

Trigger warning : pédophilie, viol, manipulation

Oui, d’habitude je donne au moins mon avis général sur le roman avant les trigger warnings mais là ça me semblait essentiel de le dire tout de suite car le roman entier est basé sur ces sujets, et par conséquences ils vont beaucoup ressortir dans cette chronique.

En effet, Les longueurs c’est l’histoire d’Alice qui est la victime d’un pédophile depuis ses huit ans, et de la façon dont à 15 ans elle apprend que son agresseur va venir vivre avec sa mère et elle.

Je ne sais même pas si j’ai aimé ce roman mais ça n’a pas d’importance parce que ce n’est pas son but. Les longueurs n’est pas là pour être aimé, il est là pour être utile. Pour comprendre, pour aider des lecteurs qui pourraient se retrouver dans une situation similaire à celle d’Alice et pour aider à réagir ceux qui pourraient se retrouver à la place de l’entourage d’Alice. Une lecture difficile mais importante.

Cette chronique ne contient un spoiler que dans la toute dernière partie, qui sera dûment signalé en rouge comme toujours.

Résumé

Son père est parti en Amérique. Alice aime la vie avec sa mère, les bonbons, et l’escalade. Et puis un jour, elle aime Mondjo. Ce prof d’escalade tellement avenant qui la comprend, lui tient compagnie, qui l’amuse, l’emmène en week-end et lui fait des promesses. C’est son premier amour. Un jour de vacances, de bain de mer, ils vont plus loin. Loin de la maman, surtout, qui ne voit pas. Qui ne devine pas ce que cache cette affection entre sa fille de 8 ans et cet homme de 40 ans qui a sa confiance.

~ Retour sur cette lecture ~

La vie d’Alice

Dans Les longueurs, Claire Castillon narre son histoire à la première personne du point de vue de son héroïne qui a désormais 15 ans, mais qui va suite à un évènement se remémorer tout ce qui a pu se passer avec son agresseur. Parce que son agresseur, Mondjo, est le meilleur ami de sa mère. Et quand Mondjo et sa mère deviennent plus que des amis et qu’il envisage d’emménager avec elles, l’idée déclenche quelque chose chez Alice.

C’est une lecture éprouvante car on revit avec Alice toutes les agressions qu’elle a subi, de ses 8 à ses 15 ans. Bien sûr, les descriptions ne sont pas trop explicites au vu du public visé par le roman mais les ellipses sont tout aussi affreuses.

On assiste aussi à tous les mécanismes de manipulations que Mondjo met en place pour garder sa victime sous son contrôle : il la pousse à se couper de son entourage, lui donne un autre prénom, prend le contrôle sur sa vie, veille à devenir le principal objet de son affection… pour mieux lui faire du chantage affectif lorsqu’il sent qu’il perd son emprise.

La fin du récit

ATTENTION : vous voilà rendu(e) au fameux paragraphe contenant des spoilers (et pas des moindres parce que je vais carrément parler de la fin du roman). Vous pouvez directement sauter à la conclusion de l’article ou aller lire une autre chronique !

Après avoir revécu avec Alice ses pires traumatismes vient, à la fin du roman, la libération. Poussée à bout lors d’un week-end de vacances avec sa mère où son agresseur/futur beau-père est parvenu à les rejoindre, Alice se confie à sa meilleure amie Emilie. Cette dernière accepte de ne pas en parler immédiatement à ses parents et met Alice en confiance, déconstruit les fables inventées par Mondjo pour la garder sous son emprise.

Si au début Alice a du mal à l’écouter, la confiance de son amie a raison de ses hésitations et elle parvient même à la convaincre d’en parler à d’autres personnes. C’est donc deux autres amis qui vont ensuite entendre l’histoire d’Alice, avant qu’elle ne soit en mesure de se confier à sa mère.

Ce happy ending, si tant est qu’on puisse parler d’un happy ending pour une telle histoire, est salvateur par le message qu’il passe. Un message multiple car adressé au lecteur en fonction de sa situation, mais très important. Les longueurs dit « tu peux te confier » à toutes les Alice. « Ecoute ton amie sans juger, soutiens-là » à toutes les Emilie. C’est, à mon sens, l’une des plus grande forces du roman.

En conclusion

Les longueurs fut une lecture difficile et pas forcément une lecture plaisir, mais je le savais lorsque j’avais découvert le résumé et je ne regrette absolument pas d’avoir lu ce roman malgré son thème. C’est une histoire courte à placer entre les mains des adolescents, qui pourrait en aider certains.

Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?

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