Les invocations de Krystal Sutherland

Merci aux éditions Rageot pour l’envoi de ce roman.

Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un thriller qui m’a fait grandement frissonner : Les invocations de Krystal Sutherland.

Si je vous dis thriller captivant, feminine rage et lesbiennes est-ce que vous craquez ? Parce que moi, oui ! Alors certes, la flippette que je suis a tremblé dans ses chaussettes en lisant Les Invocations mais j’ai été totalement happée par ce roman, que je classe en coup de cœur !

Quelques précisions tout de même : côté trigger warning il est questions de diverses agressions de femmes, de violences (décrites ou évoquées) et certains passages sont assez gore donc je dirais qu’il ne s’adresse pas à n’importe qui !

Le résumé

Zara croit en l’occulte parce qu’elle n’a pas le choix : sa sœur est morte, assassinée, et Zara s’est juré de la ramener à la vie.

Jude, elle, a joué avec la magie… et elle a perdu. Son âme et son corps sont gangrénés par un démon, qui la ronge de l’intérieur et lui inflige d’atroces souffrances.

Toutes deux ont besoin d’une sorscelleuse. Elles se mettent donc en quête d’Emer, une puissante sorcière qui aide les femmes victimes de violences. Quand un tueur en série s’attaque aux clientes d’Emer, les trois jeunes femmes s’allient. Pour traquer le meurtrier avant d’en devenir la proie.

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Des femmes qui veulent se sentir libres

Emer vient en aide aux femmes victimes de violences. A défaut de pouvoir les aider à quitter leur environnement, quel qu’il soit, elle leur donne un pouvoir surnaturel qui leur coûte une partie de leur âme mais les aide à se défendre. Une sorscelleuse résolument féministe pour un roman qui n’hésite pas à raconter les craintes des femmes à rentrer seules la nuit, la peur d’être suivie dans la rue.

Le pouvoir et la magie deviennent alors un symbole d’émancipation, d’autant plus que dans Les Invocation seules les femmes peuvent sacrifier un morceau de leur âme contre les services d’un démon.

J’ai aimé le fait que les motivations des protagonistes, quoique parfois égoïstes, les poussent à la sororité et à s’entraider pour aider d’autres femmes.

Un meurtrier mystère

Jude cherche désespérément une sorscelleuse pour l’aider à défaire un sort qui a échoué et la ronge (très littéralement d’ailleurs) depuis des années. C’est comme ça qu’elle s’est un jour introduite sur une scène de crime, et que de fil en aiguille elle a fait amie-amie avec une enquêteuse qui l’autorise à venir voir celles qui correspondent : une femme assassinée avec un morceau de peau découpée. C’est à la quatrième scène inspectée que Jude trouve ce qu’elle cherche, à savoir l’adresse de la sorscelleuse qui a fait de la morte une sorcière.

Sauf que voilà : non seulement ladite sorcière refuse de briser son sort (zut) parce qu’elle ne pense pas que ce soit possible (double zut) mais en reliant les fils avec Zara (également visiteuse de scènes de crime à ses heures perdues), il semblerait que les cadavres qui se multiplient soient toutes des clientes d’Emer (triple zut).

Les voilà donc malgré elles embarquées dans une enquête qui les dépasse complètement, d’autant plus que le meurtrier semble avoir des pouvoirs surnaturels…

Vous l’aurez compris, on est sur une angoisse bien angoissante avec une chasse à l’homme qui s’inverse quand les trois femmes se retrouvent à leur tour chassées, en plus des mystères sur l’identité du tueur. Entre ça et les scènes sanglantes, il y a de quoi frissonner !

Trois héroïnes qui travaillent ensemble

Jude, Emer et Zara ont toutes les trois un passé difficile (que je ne détaillerai cependant pas pour ne pas vous spoiler). En tout cas la collaboration entre les trois, qui viennent de milieux très différents (Emer ayant eu une période Mowgli, Zara ayant vécu relativement confortablement puis dans la précarité depuis peu et Jude étant ultra-riche) entraine des frictions ! Chacune ayant en plus son propre objectif, qu’elles n’hésitent pas à remettre sur le devant de la scène dès que l’occasion se présente.

J’ai aimé les relations qui se tissent entre elles, la confiance qu’elles en viennent à se porter mutuellement et les amitiés/romances qui en naissent. La façon dont l’autrice révèle le passé de chacune, fragment par fragment, ajoute au suspens du roman et le rythme est totalement maîtrisé. C’est intrigant sans être frustrant, on se ravit de tout ce qu’on grappille jusqu’au final explosif (et sanglant !), à la hauteur de ce que j’attendais du roman.

En conclusion

Les Invocations est un très bon thriller, angoissant juste ce qu’il faut ! Entre les thèmes féministe fort, le suspens et les personnages queer, il représente ce que j’adore en littérature Young adult et si cette description vous tente alors foncez : vous allez adorer !

Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?