Le contrat Dorian Gray : une dystopie glaçante

Merci à Page Turners pour l’envoi de ce roman.

Hello ! Aujourd’hui je vous propose la chronique d’une dystopie originale qu’est Le contrat Dorian Gray de Mélanie De Coster.

J’ai apprécié cette dystopie à l’univers unique et bien construit, pleine de rebondissements. On frôle le coup de cœur, et je suis sûre qu’elle fera le bonheur des amateurs du genre. L’idée en elle-même sur laquelle est basée le roman est originale. Il ne traite pas de la vie éternelle (sujet qui a été brillamment exploité dans La Déclaration si jamais il vous intéresse) mais de vivre jeune, avec une fin brutale due à une technologie qui n’est pas totalement maîtrisée par les autorités.

Le résumé

Morane à 17 ans et elle vit dans un monde où, à 20 ans, on est incité à signer le contrat Dorian Gray et à ne plus vieillir jusqu’à ses 70 ans. Dans cette société totalitaire, on vit donc jeune jusqu’à 70 ans, pour ensuite vieillir d’un seul coup et mourir en quelques minutes, tous et toutes au même âge. La mort est ainsi devenue pour beaucoup insupportable, puisqu’elle vous fauche en pleine santé.

Morane habite seule avec son père, qui semble avoir presque le même âge qu’elle, mais ce n’est qu’une apparence physique, c’est en réalité un homme d’âge mûr, sensé et expérimenté, qui se comporte en père et la protège d’un lourd secret. Pour échapper à leurs ennemis, ils vivent dans une maison isolée, au bord de la mer.

Un soir, Eymris, une jeune fille mystérieuse, sortie de nulle part, se tient devant leur porte, trempée, épuisée… Le père se méfie tout de suite. Morane cède à la tentation d’avoir enfin une amie.

Et puis, tout s’enchaîne, la maison est attaquée deux fois. À la première attaque, Eymris est gravement blessée, à la seconde le père de Morane disparaît.

Les deux adolescentes vont se lancer à sa recherche dans ce monde devenu fou, et trouver en chemin des amis, des ennemis, une revenante, l’amour et la trahison.

~Retour sur cette lecture ~

La société dans Le contrat Dorian Gray

Le point fort de ce roman, c’est sans le moindre doute la société dystopique construite par l’auteure. Science-fiction, dictature masquée, propagande… Tous les éléments clés sont là et maîtrisés dans une parfaite réussite.

Car là où vit Morane, à 20 ans, tout le monde s’engage au travers d’un contrat à recevoir un traitement qui permet de rester jeune… Jusqu’à ses 70 ans, où les personnes meurent d’un seul coup, réduites en poussière. Malgré l’aspect horrifiant de cette fin, la grande majorité de la société opte pour le contrat. Il faut dire que l’état les y incite : s’ils ne signent pas, aucun frais de santé ne sera pris en charge. Autrement dit, la société ne sait plus soigner les adultes et accepte de n’aider que les enfants n’ayant pas encore signé le contrat.

Bien sûr, la fin terrifie autant les politiques que le reste du monde. C’est pourquoi en secret, ils se sont mis à la recherche d’une solution qui prolongerait leur vie jeune…

Une construction bien pensée jusque dans les détails du contrat Dorian Gray qui nous sont révélés au fur et à mesure de notre lecture. Rien que pour l’univers, le roman vaut le détour !

Un point de vue original

Au milieu de cette société gangrenée dont je vous ai donné un aperçu, il y a Morane. Elle est en fuite, pour des raisons qu’elle ne vous révélera pas tout de suite, et se retrouve malgré elle au centre d’un maelstrom d’une ampleur qui la dépasse totalement.

On sent confusément, dès le début, qu’elle et Lubin ont un rôle bien plus complexe à jouer que ce qu’ils paraissent. J’avoue que je n’ai pas du tout été déçue sur ce point qui a été bien amené par l’auteure !

Une intrigue décousue

Puisqu’il faut chercher la petite bête, il y a bien un tout petit détail qui m’a chagrinée dans cette lecture. Il s’agit du rythme de l’intrigue, de la façon dont elle se déroulait. Ce n’est pas l’intrigue en elle-même (qui est très addictive) mais plutôt la façon dont elle est présentée.

Les personnages vont de fuite en rebondissements sans le moindre temps mort ni introspection, les réflexions qu’ils font ne sont pas vraiment approfondies. Les problèmes se règlent parfois tellement vite qu’on a l’impression qu’ils sont encore en suspens. J’aurais aimé que certaines révélations et leurs implications soient plus discutées alors qu’elles passent généralement au second plan, derrière l’action et la romance.

En conclusion

Une bonne lecture que j’ai appréciée malgré un rythme de narration surprenant et donc l’idée m’a beaucoup plu. J’espère voir l’auteure publier d’autres romans dans la société dystopique du Contrat Dorian Gray, je les lirai avec plaisir !

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