
La guerre du pavot de R.F. Kuang
Merci aux éditions DeSaxus pour l’envoi de ce roman.
Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique du premier tome de LA trilogie iconique de R.F. Kuang : La guerre du pavot.
Ce roman était dans ma wishlist depuis une éternité et sa re-parution chez DeSaxus a donc été l’occasion idéale pour me plonger dans cette œuvre de l’autrice, réputée difficile mais saluée par la critique.
C’est un beau pavé pas toujours aisé à lire (dans le sens où c’est le type de lecture qui demande de la concentration), mais dont la complexité et la profondeur sont grandement appréciable. La guerre du pavot raconte une guerre, dans toute son injustice et sa violence, sans fard. J’ai été emportée par ce récit, révoltée par ce qui arrive au Nikan et j’ai éprouvé de la compassion pour l’héroïne du roman, Rin.
La guerre du pavot raconte son histoire de son entrée à la prestigieuse académie nationale de la guerre, jusqu’à sa montée en puissance puis sa descente aux enfers. Le roman parle adroitement de paix et de guerre, de conflits, de crimes, d’endoctrinement et de trahisons avec des personnages complexes et gris.
Si vous aimez les romans complexes qui offrent une vraie critique du monde et encore plus si vous avez aimé Babel de l’autrice, je ne doute pas que vous apprécierez de lire La guerre du pavot !
Le résumé
Les relations entre l’Empire du Nikan et la Fédération de Mugen ont toujours été conflictuelles. Lorsque l’Empire se retrouve affaibli, la Fédération en profite pour l’envahir. Deux Guerres du pavot sont nécessaires pour vaincre et repousser l’ennemi mugenais vers le large.
Des siècles plus tard, au sud du Nikan, la jeune orpheline Fang Runin, qui n’a connu que la misère, se retrouve fiancée contre son gré. Pour échapper au mariage, elle se lance à corps perdu dans la préparation du Keju, un exigeant concours qui lui ouvre les portes de l’élitiste Académie de Sinegard.
Bien que discriminée par tous, elle se révèle redoutable, mais surtout dotée d’impressionnantes prédispositions au shamanisme. Tandis qu’elle apprend à saisir la vérité du monde et à apprivoiser ses puissants pouvoirs, Mugen envahit subitement les terres nikara. Une nouvelle Guerre du pavot éclate. Rin est prête à tout pour triompher, y compris faire appel aux plus imprévisibles et dangereuses des divinités.
~ Retour sur cette lecture ~
Un roman fortement inspiré de l’histoire
La guerre du pavot se base entre autres sur la Seconde guerre sino-japonaise, en faisant du Nikan l’allégorie de la Chine et de Mugen celle du Japon. L’autrice utilise les grands ressorts du conflit ainsi que des références à la guerre de l’Opium, et les grandes puissances occidentales qui se sont mêlées du conflit ont elles aussi le droit à leur allégorie.
En faisant des recherches après ma lecture, j’ai été horrifiée d’apprendre que ce qui est dans La guerre du pavot le massacre de Golyn Niis (l’un des passages les plus atroces du roman, il faut avoir le cœur bien accroché pour le lire) est lui-même directement tiré d’évènements réels s’étant déroulés à Nankin en Chine. Tous les aspects brutaux et affreux sont en réalités repris de ce qui s’est réellement déroulé dans notre monde.
R.F. Kuang montre encore une fois sa capacité à nous instruire sur de véritables conflits à travers ses récits de fiction, et à lever le voile sur des pans de l’histoire non-occidentale que nous connaissons moins.
L’évolution de Rin
Orpheline de guerre élevée par des trafiquants d’opium (oui, ça commence bien), Rin décide de passer le Keju, concours national d’entrée dans les académies, pour échapper à un mariage forcé. Et elle ne vise pas n’importe quelle académie : seule Sinegard, l’élitiste académie militaire, est gratuite et lui assura un bel avenir.
D’abord préado tenace et motivée (quitte à se mutiler pour réussir), elle devient une ado moquée, paysanne du sud ayant atterri dans une académie prestigieuse au milieu d’enfants de nantis. Puis elle révèle encore une fois sa force mentale, s’attache l’aide de certains professeurs quand d’autres l’ostracisent et trace son chemin.

Fanart par @palinlineart
Lorsque la guerre revient, cela marque un tournant dans l’évolution de Rin. Elle doit prendre des décisions déchirantes, vit des évènements traumatisants et en vient à faire des choses terribles elle aussi, contre l’éducation qu’avait tenté de lui donner son mentor. J’ai aimé la façon dont R.F. Kuang la fait évoluer, elle mais aussi les autres personnages. Elle montre que la guerre n’épargne personne et que les pires atrocités peuvent être commises au nom du bien, y compris par des personnages qu’on pensait bons.
En conclusion
Ce premier tome de la trilogie La guerre du pavot est une lecture difficile, tant en terme de complexité du récit que concernant ses nombreux trigger warnings. Il ne fait aucun doute qu’il ravira les fans de fantasy historique les plus exigeants ! De mon côté, j’ai hâte de continuer à suivre Rin dans le second tome, quand il sera traduit !
Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?


Qu’est-ce qu’un roman de gare ?
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