Destins de sorcières de Solène Cornec
Par titre

Destins de sorcières de Solène Cornec

Merci aux éditions Milan pour l’envoi de ce documentaire.

Hello ! Aujourd’hui on se retrouve pour la chronique d’un documentaire illustré sur le thème des sorcières : Destins de sorcières de Solène Cornec illustré par Aline Bureau.

Je commence par une mini digression : le style d’Aline Bureau, l’illustratrice de Destins de sorcières, vous sera peut-être familier car elle est également à l’origine des couvertures de la saga Les colombes du Roi Soleil. Et c’est clairement, en plus du thème, ce qui m’a convaincue de lire ce documentaire : je suis fan de son coup de crayon. Ici des illustrations pleine pages et en couleur, deux par histoire, viennent sublimer les récits pour notre plus grand plaisir.

Maintenant le sujet : Destins de sorcières, 15 femmes, 15 esprits libres, 15 vies meurtries. J’ai apprécié les figures historiques présentées (surtout que je n’en connaissais que 3 sur 15 !) et le propos féministe du récit. On sent également beaucoup l’impact qu’a pu avoir l’essai de Mona Chollet (Sorcières, la puissance des femmes invaincues) sur le documentaire qui en reprend les arguments à destination d’un public plus jeune.

Le résumé

15 histoires de femmes accusées de sorcellerie entre les XIVe et XVIIIe siècles, dans le monde occidental. 15 récits de vies brisées à une époque où l’on craignait les esprits libres et où la justice était celle de la rue ou celle des dominants. À travers ces 15 portraits de femmes pourchassées et condamnées, pour la majorité d’entre elles, ce livre montre qu’il fut un temps où la marginalité, la différence et la liberté de penser étaient non seulement dénoncées mais pouvaient aussi conduire à la mort d’innocents, et surtout d’innocentes.

~ Retour sur cette lecture ~

Le propos général du documentaire

L’idée de Destins de sorcières est de s’intéresser à 15 figures historiques condamnées pour sorcellerie, en constatant que c’était souvent des femmes avec quelques connaissances (majoritairement des plantes, éventuellement sages-femmes ou faiseuses d’anges) qui ont été envoyées au bucher pour s’être montrées plus malignes en temps de crise.

J’adhère à fond à la lecture féministe que Destins de sorcières propose de ces 15 histoires. Il est peut-être un peu trop répété à mon goût (les histoires l’illustrent sans qu’il ne soit forcément nécessaire de le re-souligner à chaque fois) mais bien amené. De la préfaces (enrichie d’une chronologie avec les grands évènements et la place des histoires racontées) à la postface (cette fois-ci accompagnée d’une carte localisant les faits), le propos est étayé et assumé et c’est vraiment un ouvrage tout public intéressant pour cela !

L’impact de Mona Chollet

Comme je le disais dans l’introduction de cette chronique, le propos de Destins de sorcières rejoint beaucoup celui de l’essayiste Mona Chollet dans son ouvrage Sorcières, la puissance des femmes invaincues qui est d’ailleurs cité dans la bibliographie du documentaire.

Seulement, ça m’a fait tiquer : l’essai de Mona Chollet est beaucoup critiqué pour son analyse de l’histoire des chasses aux sorcières qui bien qu’amenant à réfléchir, est très orientée. Si le sujet vous intéresse, je vous conseille ce podcast qui apporte une analyse basé sur le texte de l’historienne Michelle Zancarini-Fourne. Il est notamment pointé du doigt qu’un quart des sorcières brûlées étaient en fait des hommes, ou que les exécutions, bien que nombreuses, l’ont été moins que ce que la culture populaire nous souffle. En bref, les idées féministes sont cool mais la base historique discutable. Voir un documentaire avec un véritable aspect historique dont on sent qu’il est beaucoup inspiré de l’essai est donc déroutant (même si je ne remets évidemment pas en cause le travail de recherche historique de l’autrice !).

15 récits, 15 points de vue

Je ne connaissais pas les quinze histoires présentées dans Destins de sorcières et j’ai apprécié de les découvrir ! La force de celles-ci réside surtout selon moi dans le mode de narration, qui est parfaitement maîtrisé : après une introduction mettant en contexte les éléments historiques, un.e narrateur.ice (la sorcière elle-même, une amie, une domestique, un amant, un opposant, un greffier…) vient raconter son histoire avec un angle intéressant et souvent teinté d’émotion, puis une conclusion factuelle vient récapituler les éléments essentiels du récit.

Si certains récits m’ont moins plus (notamment celui de Jeanne d’Arc ou le narrateur fait preuve de beaucoup de compassion au vu de sa position, ou celui de la Voisin qui m’a laissé sur ma faim étant une figure historique qui m’a intéressée fut un temps), d’autres m’ont au contraire complètement emportée et j’ai adoré découvrir ces petits morceaux de l’Histoire.

En conclusion

Destins de sorcières est un documentaire intéressant qui nous invite à questionner notre vision des femmes dans l’histoire à travers les récits des vies de 15 femmes accusées d’être des sorcières. Une belle lecture, bien que le propos général puisse paraître redondant si vous êtes déjà familier avec le travail de Mona Chollet notamment.

Vous avez lu ce livre ? Qu’en avez-vous pensé ?

Signature

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.